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Mini 650

Rémi Fermin et Andrea Pendibene s’offrent Le Grand 8

"En moins de 5 jours, nous avons connu la franche pétole et la tempête"

mercredi 16 juin 2010Redaction SSS [Source RP]

Rémi Fermin s’est offert tôt ce matin à La Grande Motte la gloire d’entrer loin devant ses adversaires et seul en tête de la seconde édition de l’Hexis Cup - Le Grand 8. Le Nîmois déjà vainqueur à La Grande Motte de la Mini Golfe le mois dernier, récidive à bord de son Proto "Boréal" N°741 dessiné et construit par ses soins.

4 jours 17 heures et 32 minutes lui auront suffi pour parcourir les 500 milles théoriques de cette double boucle originale et hautement technique au départ et à l’arrivée du port Héraultais, via les îles espagnoles des Mèdes et le contournement de Minorque aux Baléares. Un moment menacé par le véloce Italien Andrea Pendibene sur son Mini de série Intermatica (Ginto N°520), Rémi s’est offert un "run" époustouflant entre les Mèdes et l’arrivée pour finalement reléguer son dauphin, et premier voilier de Série, à plus de 7 heures et demie.

Deuxième au scratch et premier "Série", Pendibene pouvait cependant exulter en franchissant la ligne peu avant 13 heures. Au terme d’une course riche en contrastes météorologiques, il a pleinement rempli ses objectifs techniques et sportifs, apportant de surcroît à ses partenaires moult raisons de continuer à lui faire confiance dans la perspective de la Mini Transat 2011.

- Rémi Fermin : "Ce fut une course très éprouvant. En moins de 5 jours, nous avons connu la franche pétole et la tempête, avec des orages violents et des grains à plus de 40 nœuds !".

Retour sur les 5 jours de course

Partis vendredi dernier juste après le coup de vent, les 10 concurrents ont été cueilli dès la première nuit par une forte houle résiduelle et les derniers miasmes de la dépression espagnole. Rémi démontrait dans ces conditions musclées son excellent niveau de préparation et les qualités marines du plan qui porte son nom. "La Méditerranée sans la pétole, ce n’est pas la Méditerranée", affirme le jovial Italien Andrea Pendibene, et le long bord de large vers Minorque allait en sa phase "aller" le démontrer. "Intermatica" aux mains de Pendibene faisait dans ces conditions de vent faible et instable honneur à sa réputation et l’Italien collait littéralement aux basques du Français Rémi Fermin, s’approchant même à moins de 6 milles du Mini Prototype. Le contournement de Minorque allait pour tous les concurrents prendre un visage souvent épique, avec une première phase de petit temps qui voyait les plus audacieux, Pendibene en tête, jouer avec les cailloux de nuit et au ras des côtes Minorquines, avant qu’un violent épisode orageux ne balaie la flotte, provoquant les inévitables phénomènes de casse, et redistribuant sérieusement les cartes du classement général.

Imperturbable, Rémi Fermin faisait le dos rond, et sans altérer le moins du monde sa route, gagnait dans le Nord Est vers les Mèdes. "Je crois que j’ai à cet instant, eu moins de vent que mes concurrents qui parlent de "baffes" à 50 noeuds" reconnait le vainqueur. Il laissait ainsi dans son sillage 9 solitaires en proie aux doutes et à la casse matérielle. Andrea Pendibene n’échappait pas à la règle, qui s’interrogeait fortement sur la suite à donner à sa course quand sa grand voile se déchirait tout au long de la ralingue. Tenté un instant par "l’arrêt au stand", l’Italien descendait finalement sa GV à hauteur du premier ris et poursuivait ainsi sa course. Concentré comme jamais, il puisait dans ses réserves en jonglant au rythme des variations en force et en direction du vent avec ses voiles d’avant, pour compenser vaille que vaille le manque de puissance de sa grand voile ; "Tourmentin, génois, gennaker... tout y est passé et je termine très fatigué" avoue en souriant Pendibene. Au terme de 5 jours et 57 minutes de course, Andrea l’emporte en Série.

Mission accomplie pour Fermin

"Je me consacre pratiquement exclusivement à mon bateau depuis le mois de mai" raconte Rémi Fermin après quelques heures de repos. "Mon objectif est la Transat 6,50 Charente Maritime-Bahia en 2011, et cette Hexis Cup m’a permis d’évaluer les performances de mon bateau sous des régimes de vent extrêmement variés. Je dois dire qu’au reaching, lors de la dernière nuit de course entre les Mèdes et La Grande Motte, il m’a étonné. Dans 20 à 30 noeuds de vent, c’était un avion de chasse !"

Fermin a donc imposé de manière définitive son empreinte sur la course lors de cette dernière nuit très ventée. Il n’a vraiment été inquiété que lors de l’arrivée sur Minorque quand la pétole l’a longuement emprisonné ; "Je savais Andrea très véloce dans les petits airs et il est effectivement revenu à moins de 6 milles de mon tableau arrière dans l’ouest de Minorque. Bien que seul Proto, j’ai constamment navigué à 100% de mes capacités, m’efforçant de mettre un maximum de distance entre mon voilier et mes poursuivants. J’y ai réussi et cette épreuve restera pour moi une grande satisfaction."

- Info presse Mer & Média / www.legrand8.net
- Photo www.antoinebeysens.com



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