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Jean Le Cam : "Sur la Transat Jacques Vabre, nous n’allons pas prétendre au podium"
lundi 16 septembre 2019 –
Concurrents hier, co-skippers aujourd’hui, ces deux spécialistes de la course en solitaire font équipe sur l’Atlantique pour la Transat Jacques Vabre ralliant Le Havre à Salvador de Bahia au Brésil (départ le 27 octobre). Ils embarquent à bord du bateau de Jean Le Cam qui a été mis aux couleurs de CORUM L’Épargne pour l’occasion. En effet, en attendant la fin de la construction du nouveau bateau avec lequel Nicolas Troussel disputera le Vendée Globe l’hiver prochain, le spécialiste de l’épargne aux particuliers prendra le départ de la transat en double le mois prochain avec son skipper accompagné du Roi Jean : une formule plutôt maline qui permet ainsi de réunir pour la première fois ces deux grands compétiteurs. Première course du duo : le Défi Azimut du 18 au 22 septembre à Lorient.
Nicolas et Jean ont des personnalités à première vue différentes mais se retrouvent sur une foule de terrains comme l’indépendance d’esprit, la franchise et la capacité à faire des choix en accord avec leurs convictions ; une approche partagée aussi par CORUM dont la transparence en matière d’épargne renforce chaque jour la confiance accordée par ses clients.
Les deux marins ont aussi un talent aiguisé pour les trajectoires, souvent redoutables pour leurs concurrents. À eux deux, ils ont été sacrés à cinq reprises sur la Solitaire du Figaro et se sont souvent distingués sur des épreuves en double mais encore jamais côte à côte : une victoire chacun sur la Transat AG2R, sept participations à la Transat Jacques Vabre dont une gagnée par Jean Le Cam en 2013, la liste est longue... Le Roi Jean a également remporté la Barcelona World Race 2015-16 avant de se classer, en solitaire cette fois, sixième du Vendée Globe 2016-17, à bord de ce bateau qu’il bichonne encore aujourd’hui.
Dessiné par l’architecte américain Bruce Farr en 2007, le monocoque a été affûté jusque dans les derniers millimètres par Jean Le Cam qui pourrait le reconstruire les yeux fermés. Pour cette transat, le bateau a également reçu un nouveau jeu de voiles, un gain précieux en performance. Avec une flotte de plus de 30 tandems au départ du Havre dans cette catégorie IMOCA (International Monohull Ocean Class Association), il y aura du jeu à tous les étages et beaucoup d’expérience à engranger.
En effet, Nicolas Troussel aura bientôt entre les mains un bateau neuf en vue du Vendée Globe 2020-21 et ce bijou de technologie devra être dompté rapidement par son skipper. Alors, lorsqu’il a fallu choisir avec l’équipe de CORUM L’Épargne le programme sportif à mettre en place pour Nicolas durant cette année de chantier, s’associer à Jean Le Cam et à son bateau s’est naturellement imposé. En effet, qui de mieux qu’un marin aux cinq tours du monde pour observer, échanger, apprendre ? De plus, ces voisins du Finistère n’avaient encore jamais allié leurs forces. C’est désormais chose faite.
Interview
Il y a quelques jours, alors que le bateau naviguait à ses nouvelles couleurs en baie de Port-La-Forêt (Bretagne), les marins en partance bientôt pour le Brésil ont croisé leurs mots :
LE PARTAGE
Nicolas : « S’il faut réduire la voilure et qu’il doit aller au bout de la bôme, il ira. Jean est une force de la nature. Techniquement, il est très fort, sa manière de faire, la marche à suivre en fonction des moments, son endurance physique, sa sagesse, son anticipation, sa réflexion sur la météo qu’il connait par cœur, il m’apporte des réponses et c’est un gain de temps précieux. »
Jean : « Les explications font gagner du temps mais cela ne remplace pas l’expérience. J’ai le rôle de l’ainé et je vais aider Nico en lui transmettant mon expérience par ma parole et mes actes mais c’est aussi en faisant ses propres erreurs qu’il apprendra. »
LE RESPECT
Nicolas : « Jean est très à l’écoute de son bateau qu’il connait par cœur, toujours sur le qui-vive pour avoir les bons réglages et faire en sorte d’être le plus performant possible. Je sais que le bateau sera toujours parfaitement réglé. Jean prend aussi beaucoup de plaisir à vivre en mer, les œufs-bacon le matin par exemple sont l’un de ses plaisirs simples qui font toute la différence. »
Jean : « Nicolas est très indépendant dans ses options et ne se fait pas avoir par le phénomène de troupeau. C’est une très grande force que j’ai toujours appréciée. Je suis un peu comme ça mais j’ai appris à me recadrer avec l’expérience pour ne pas trop prendre de risque non plus. Le mieux est l’ennemi du bien. Je ne connais pas encore beaucoup Nico mais il travaille et je ne me fais pas de souci sur sa capacité à apprendre vite. »
LA CONFIANCE
Nicolas : « Nous avons tous les deux l’expérience de la course en double où il est essentiel de prendre soin de son binôme. Il faut aussi savoir s’adapter en laissant parfois les règles strictes de côté. Il n’y a pas de gêne dans notre duo, tout se déroule en toute confiance. »
Jean : « Être avec une autre personne change tout, comme, par exemple, passer de deux à quatre mains ! Ce n’est pas possible de séparer les tâches car nous sommes trop habitués à tout faire nous-mêmes en solitaire et puis c’est lorsque l’on partage tout que l’on augmente la performance. »
LA PERFORMANCE
Nicolas : « Jean a fait beaucoup de modifications sur son bateau et continue à en faire. Son bateau est aujourd’hui capable de battre des bateaux plus récents. Pour l’instant, nous avons fait des convoyages mais le bateau n’était pas en configuration course. Depuis cet été, il est plus léger et nous avons des voiles neuves. »
Jean : « Sur la Transat Jacques Vabre, nous n’allons pas prétendre au podium car nous ne pouvons pas nous mesurer face aux nouveaux ‘foilers’ mais on peut jouer, entre autres, avec Apicil (Damien Seguin-Yoann Richomme), Banque Populaire X (Clarisse Crémer-Armel Le Cléac’h) ou V and B – Mayenne (Maxime Sorel-Guillaume Le Brec). »