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La Trinité-sur-Mer - Fort-de-France

Cap-Martinique : Ludovic Gérard premier solitaire à Fort-de-France

lundi 6 mai 2024Redaction SSS [Source RP]

Ludovic Gérard a franchi cette nuit la ligne d’arrivée de la seconde édition de la Cap-Martinique après 21 jours, 14 heures 15 minutes et 8 secondes de course. Deux ans après sa victoire en duo, aux côtés de Nicolas Brossay, c’est cette fois en solitaire que le Marseillais s’est illustré à bord de Solenn for Pure Ocean, un JPK 10.80 très bien préparé. Il s’empare du « line honors » mais la victoire en temps compensé risque de lui échapper au profit de Régis Vian (Ecole Jules Verne).

« J’ai réussi à leur mettre quelques heures mais je pense que ça ne suffira pas pour gagner en temps compensé. Bravo à eux ainsi qu’à Régis (Vian). Il y avait une grosse compétition tout le temps » a-t-il expliqué à son arrivée.

A Fort-de-France, la nuit promet d’être longue puisque quatre bateaux sont attendus avant le lever du jour. Paolo Mangione, Jean-François Hamon ainsi que le duo Bertrand Sémaille / Tristan Debry sont attendus en moins d’une heure. Les Américains Christina et Justin Wolfe doivent franchir la ligne vers 5 heure (heure locale).

Ludovic Gérard : « C’est un gros challenge. Il y a une marche en plus entre le double et le solitaire. Je ne suis pas un solitaire dans l’âme. J’avais trois objectifs sur cette course. Je voulais la finir pour moi, pour réaliser ce challenge à 52 ans. Ensuite, je voulais finir dans le top 5 et ça c’est fait. Le troisième challenge, c’était de faire du bruit et faire connaître Pure Ocean pour lever de l’argent. La cagnotte a bien fonctionné grâce à mon épouse. Je suis très heureux d’être arrivé ce soir.

Ça passe vite une transat quand on est tout seul car il faut tout faire. C’est là qu’on voit la différence avec une course en double où l’on est toujours deux pour partager les choses. Tout seul, on a moins le droit à l’erreur donc j’ai beaucoup anticipé. A chaque manœuvre, j’ai beaucoup réfléchi pour m’assurer que je n’avais pas oublié une écoute ou un taquet. Ça prend toujours beaucoup plus de temps. Il faut aussi se gérer soi-même. C’est plus long et plus difficile.

La première partie dans le Golfe de Gascogne était sympa. Au large du Portugal, c’était plus difficile. J’avoue que je n’en menais pas très large. Il y a bien sûr eu ce drame et la course a ensuite repris ses droits. C’était ce que j’aime bien, c’est-à-dire chercher la meilleure stratégie, la meilleure route pour essayer d’aller plus vite que les copains. Ils n’ont rien lâché car ils étaient toujours tout près. C’est incroyable car il y a cinq jours on était côte à côte. On se voyait en visuel, on se parlait à la VHF. C’était extraordinaire. J’ai réussi à leur mettre quelques heures mais je pense que ça ne suffira pas pour gagner en temps compensé. Bravo à eux ainsi qu’à Régis (Vian). Il y avait une grosse compétition tout le temps.

J’ai pris du plaisir sur cette course. Heureusement car sinon, il ne faut pas faire ça. On fait des courses amateurs donc s’il n’y a pas de plaisir, ça n’est pas très intéressant. Le fait de naviguer sous le ciel étoilé comme on a eu les derniers jours, c’était magnifique. On voit la voie lactée, il n’y a pas de pollution lumineuse. La lune était un fin croissant en fin de nuit. C’était très beau. Le plaisir, c’est quand le bateau avance tout seul, sous spi et que ça déroule.

J’ai vu la terre assez tard. Peut-être en raison des phénomènes météo d’humidité. J’ai vu l’île assez tard. J’ai été marqué par l’odeur de la terre, l’odeur de soufre, de la végétation. C’est vraiment extraordinaire et ça varie en fonction des caps que l’on passe. »

Amaury Dumortier et Geoffrey Thiriez premiers arrivés à Fort-de-France

5 mai : Amaury Dumortier et Geoffrey Thiriez (Terre d’Enfants sur l’Atlantique) ont été les premiers à franchir la ligne d’arrivée de la deuxième édition de la Cap-Martinique, ce samedi 4 mai à 22 h 41 minutes et 59 secondes heure locale. Le duo a mis 21 jours 13 heures 41 minutes et 59 secondes pour parcourir les 3 800 milles entre La Trinité-sur-Mer (Morbihan) et Fort-de-France (Martinique) avec pour seul point de passage obligatoire l’archipel de Madère.

Les deux amis, originaires de Lille, ont pris les commandes de la flotte il y a plus de 10 jours et n’ont depuis cessé de creuser l’écart. Ils réalisent une superbe performance alors qu’ils n’avaient encore jamais traversé l’Atlantique. Ils terminent premiers en temps réel et s’offrent le « line honors » alors que Gérard Quenot et Bertrand Daniels, leurs plus proches poursuivants sont attendus vers 4 heures (heure locale) dimanche matin. La flotte arrive groupée à Fort-de-France puisque 10 bateaux doivent terminer aujourd’hui. Le premier skipper solo : Ludovic Gérard doit franchir la ligne d’arrivée vers 21h00 heure locale dimanche.

La Cap-Martinique se court selon la règle du temps compensé. Afin de garantir la plus grande équité, chaque bateau se voit attribuer un rating en fonction de ses performances. Ce rating est appliqué au temps de course et le vainqueur est celui dont le temps compensé est le plus faible. En raison du rating élevé de leur bateau, et de leur temps de course, Amaury et Geoffrey ne pourront pas s’imposer en temps compensé mais ils peuvent toujours être sur le podium. Verdict final : demain.

Ils ont dit

" On n’avait pas l’impression que les choses étaient acquises au quotidien. On voulait faire avancer le bateau. Jusqu’au Cap Finisterre, nous n’avions pas de classement et c’est quand on a réussi à avoir de la 4G au Cap Finistèrre qu’on a su que l’on était sixièmes et on a reçu les encouragements de nos proches.

C’est notre première transatlantique. Avant le départ, le champ des possibles était ouvert. On savait qu’on avait un bateau qui pouvait avancer vite, surtout en temps réel avec un coefficient de rating assez élevé. Ce qu’on voulait, c’est faire plaisir et donner le maximum. On se disait, on fait le maximum pour arriver à Fort-de-France et le résultat sera le résultat. Il y a deux, trois petits trucs que l’on aurait pu mieux faire mais dans l’ensemble ça s’est bien passé. On n’a pas eu de gros pépins. Notre plus gros pépin, c’est d’avoir perdu une manivelle de winch. Ça parait anodin mais il ne nous en restait plus qu’une et on n’avait pas le droit de la perdre. On ne sait pas si c’est la préparation ou s’il y a de la chance. Je pense que les deux paramètres entrent en ligne de compte.

Vingt jours de mer, c’est une découverte. Nous n’avions jamais passé plus de 3-4 jours d’affilée en mer. D’ailleurs, le cinquième jour, on s’est dit que c’était beaucoup plus que ce que l’on n’a jamais fait. C’est de la gestion au long cours, à la fois du sommeil, à la fois de notre duo car on est très différents. Parfois, ça frite un peu et c’est normal. On a eu plein de messages des autres équipes et de nos partenaires d’entraînements qui se préparent eux aussi à Orlabay à La Trinité-sur-Mer. Il y a un bel esprit de club qui s’est tissé. Cela crée des choses assez fortes alors qu’au départ, on ne se connait pas tant que ça.

C’est une énorme fierté de ramener cette place au club. Le Cercle de la Voile des Flandres, c’est un tout petit club, sur un étang et dans ce club, il y en a deux qui ont fait la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum , deux qui ont fait la Cap-Martinique, un équipage qui fait les championnats du monde de 470 et nous qui arrivons premier de la Cap-Martinique. C’est incroyable pour un tout petit plan d’eau intérieur."

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