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Championnat du monde de Star

Xavier Rohart : "je pense vraiment que la porte est ouverte pour les français"

"match race ou en Mumm. Mais ces projets font partie intégrante de notre préparation"

vendredi 25 février 2005Information FF Voile

Une semaine jour pour jour après leur sacre mondial à Buenos Aires, Xavier Rohart et Pascal Rambeau - accompagnés de leurs entraîneurs Daniel Dahon et Philippe Michel- sont revenus en détail sur cette performance historique qui les installe désormais comme le duo de staristes incontournable sur le plan international.

Un deuxième titre mondial pour les deux Français Rohart - Rambeau

Xavier et Pascal, votre participation à ce championnat du monde s’est décidée tardivement, pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

- Xavier : C’est vrai que nous n’étions pas certains d’y aller et c’est une belle manière de participer que de gagner le titre. Je n’étais pas très motivé au début, mais Daniel et Pascal avaient une énorme envie d’y aller et ils ont su me convaincre. C’est aussi la force d’un groupe que de pouvoir discuter de ces sujets.

En 2003, vous aviez déjà été sacrés champions du monde alors que votre équipage était tout récemment formé. Cette fois, l’histoire Histoire #histoire est différente puisque vous avez, depuis, beaucoup navigué. Ce deuxième titre de champion du monde a-t-il une saveur différente ?

- Pascal : La victoire de Cadix était celle de notre association. Nous étions encore un tout jeune équipage.

- Xavier : Aujourd’hui, c’est un peu différent, il y a une certaine revanche vis-à-vis de Torben Graël. En 2001, je commençais en Star et je participais au championnat d’Europe de Printemps. J’étais le seul à pouvoir le battre et il nous a mené une vie d’enfer et nous avons finalement perdu une place. Cela m’était resté en travers de la gorge et c’est une belle revanche aujourd’hui. D’autant plus qu’il était chez lui et donc très médiatisé.

Y a-t-il des différences entre des régates de championnat du monde et vos dernières courses lors des Jeux d’Athènes ?

- Xavier : Effectivement, les espaces de jeux sont supérieurs. Les parcours des manches sont plus longs, on a donc plus de place pour s’exprimer. Les J.O., c’est davantage de la bataille de rue !

Daniel Dahon et Philippe Michel, pouvez-vous nous expliquer vos rôles sur ce championnat ?

- Daniel Dahon : La collaboration qui a été mise en place avec Philippe (Michel, ndr) a été très importante. C’est une arme que nous avons vis-à-vis des autres équipages et que nous devons encore travailler. On voit bien que ce n’est pas une dépense exagérée que de mettre des moyens importants sur ce type d’épreuve. Lorsque l’on voit les moyens dont les Anglais disposent, on voit qu’on peut encore travailler. Aujourd’hui, je crois que l’équipage a passé un cap et qu’il va falloir analyser ce qu’il s’est passé pour poursuivre.

- Philippe Michel : Effectivement, l’équipage a franchi un cap. Il y a vraiment une grosse complicité avec Daniel, et tout le monde a gagné en sérénité et en maturité. Mon rôle est de donner à Xavier et à Pascal la vitesse Vitesse #speedsailing et la technologie suffisante pour qu’ils puissent s’exprimer.

Daniel, quel est selon-vous la plus grosse qualité de ce duo ?

- Daniel Dahon : La première des qualités est de pouvoir s’entendre. Ils ont maintenant une grosse complicité qui permet de tirer le meilleur de l’équipage, mais ça n’a pas toujours été évident. Il y a eu un gros travail qu’il va falloir continuer. Et évidemment, ils ont des grosses compétences tactiques et techniques qui leur permettent de rester au dessus du lot.

Vous avez hésité avant d’aller au mondial, est-ce que cela a joué sur la qualité de votre préparation ?

- Xavier : Non car cette participation n’était pas du tout improvisée. Dès que nous avons décidé -au mois de décembre- de partir, on s’y est mis à fond. Il y a eu un problème de retard de conteneur qui nous a posé quelques problèmes mais c’est tout.

Qu’est-ce qui vous a donné le petit plus pour vous imposer devant les brésiliens, champions olympiques ?

- Pascal : C’est la régularité. On est souvent devant en étant régulier. Nous n’avons pas pris de risque inconsidéré. Nous avions une stratégie à faible risque qui nous a permis de toujours passer à la bouée au vent dans les huit premiers et de grappiller les places par la suite.

Comment expliquez-vous cette nouvelle domination des Européens dans une série longtemps maîtrisée par les Américains ?

- Xavier : Ils vieillissent (rires). Il y a un système qui se met en place en Europe et qui fonctionne bien. Il y a par ailleurs un bon groupe de jeunes équipages. Et je pense vraiment que la porte est ouverte pour les français.

Quels sont les traits de caractères de votre bateau : le Star ?

- Philippe Michel : C’est un bateau lourd qui a une certaine inertie. Il demande des sacrifices physiques importants puisque le poids est limité à 200 kg.

- Daniel Dahon : Le plan physique sera un axe de travail important pour les années à venir. Des jeunes équipages comme celui de Robert Scheidt vont arriver et il va falloir les tenir pendant trois ans. Ce sera un travail à long terme.

Quel est le programme pour la suite ?

- Xavier : Nous participerons au championnat d’Europe en Suède au Printemps, ce qui inclut un programme spécifique. Nous allons par ailleurs développer un nouveau bateau. D’autre part, nous avons chacun des projets de navigation sur d’autre support que le Star. Par exemple, en match race ou en Mumm. Mais ces projets font partie intégrante de notre préparation. Par exemple, la médaille d’argent à Athènes nous échappe car je n’ai pas su décider d’un virement important. Et je pense, par exemple, que le match race peut avoir des répercutions dans notre manière de naviguer en star.

Viendrez-vous à la Semaine Olympique Française cette année ?

- Pascal : La réponse est claire pour cette année, ce ne sera pas possible, mais la porte est ouverte pour l’année prochaine. Le programme sportif du Star est très particulier et il y a beaucoup d’épreuves aux Etats-Unis, c’est donc compliqué de ramener tout le matériel pour une épreuve.

Philippe Presti et Jean Philippe Saliou font un beau championnat, que pensez vous de leur performance et peut on envisager à terme une collaboration franco-française ?

- Xavier : Nous avons beaucoup de respect pour eux, ils ont très bien navigué pendant ce championnat et s’en sont bien sortis malgré un petit déficit de vitesse Vitesse #speedsailing . Pour l’instant, nous ne sommes pas sur le chemin d’une collaboration, mais personne n’est fixé. Il est possible que nous ayons des axes de travail ponctuels.

Où en est la pratique en France ?

- Xavier : Il y a une centaine de membres dans l’association dont la moitié navigue régulièrement. Ensuite, il y a 25 ou 30 bateaux qui participent au circuit international et qui naviguent beaucoup. Il ne faut pas oublier que le Star est un bateau compliqué et fragile et qu’il faut une certaine expérience pour ne pas faire tomber le mat.


Palmarès du duo Xavier Rohart et Pascal Rambeau

Le duo en Star

- Championnat du monde : 1er en 2003, 8e en 2004 et 1er en 2005
- Vice champion d’Europe en 2004
- Jeux Olympiques : Bronze à Athènes

Palmarès X. Rohart

Avec Yannick Adde :
- Championnat d’Europe : 3e en 2001, 9e en 2002
- Championnat du Monde : 3e en 2002

En Finn :
- Championnat d’Europe : 2e en 1997, 4e en 1998 et 9e en 1999 et 2000
- Championnat du Monde : 3e en 1997 et 1998, 9e en 1999
- Jeux Olympiques : 7e à Barcelone en 1992, 5e à Sydney en 2000.
- Champion de l’année FFVoile 2003

Palmarès de P Rambeau

En Soling avec P. Presti et JM Dauris :
- Championnat d’Europe : 4e en 19977e en 1999, 5e en 2000
- Championnat du monde : 8e en 1999
- Championnat du monde de Match Racing : 5e en 1998, 2e en 2000
- Jeux Olympiques : 10e à Sydney en 2000



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