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Equipe de France

Jérémie Mion : "je vais faire ma place très rapidement"

Nicolas Charbonnier change d’équipier à bord de son 470

vendredi 4 mars 2011Information FF Voile

Depuis le début de l’année 2009, Nicolas Charbonnier faisait équipe avec Baptiste Meyer-Dieu. Amis de longue date, ils avaient décidé de s’associer après la médaille de bronze obtenue par Nicolas lors des derniers JO avec Olivier Bausset. Mais des douleurs au dos apparues pour Baptiste en ce début d’année ont ébranlé les espoirs du duo.

« Les problèmes de dos, cela peut être très sérieux et cela remettait en cause notre projet. Je me suis vite rendu compte qu’il serait difficile d’aller aux Jeux dans ces conditions » explique le barreur qui a alors pris la décision de changer d’équipier. « Humainement, cela a été une décision difficile à prendre. Quand nous avons décidé de naviguer ensemble avec Baptiste, l’objectif n’était évidemment pas de terminer comme cela. Baptiste est avant tout un ami. Mais l’olympisme, c’est notre métier et l’objectif est clair : gagner les Jeux » poursuit Nicolas.

Le choix a été rapidement fait pour l’Antibois, presque une évidence : Jérémie Mion. Equipier de Sofian Bouvet, Jérémie est l’un des meilleurs espoirs de la voile olympique française. Double champion du monde et champion d’Europe, Jérémie a obtenu, avec Sofian, un palmarès inégalé chez les Jeunes en 470. De nouveau, la question des relations humaines est posée puisque comme Nicolas et Baptiste, Sofian et Jérémie naviguent ensemble depuis des années et leur relation est avant tout une forte histoire Histoire #histoire d’amitié. Mais une participation possible aux prochains JO, avec l’espoir de médailles qui a avec, ne se refuse pas : « Il fallait saisir l’opportunité qui se présentait à moi-même » raconte Jérémie qui s’est tout de même accordé trois jours de réflexion avant de prendre sa décision définitive.

Le nouveau duo Charbonnier/Mion a débuté les entrainements avec deux semaines passées au Pôle de Brest Brest #brest sous la houlette de Nicolas Le Berre et une semaine de stage avec les membres de l’Equipe de France 470 à Mauguio Carnon. Après ces trois semaines de navigation, Nicolas s’enthousiasme des premières sensations et des qualités de Jérémie. Reste qu’à un mois et ½ de la première épreuve de référence pour la sélection aux JO (La Semaine Olympique Française de Hyères), beaucoup de travail doit être mené. Le programme de navigation des deux hommes est donc intense. Leur première compétition est programmée dans un mois : la Semaine de Palma.

Interview de Nicolas Charbonnier :

Pourquoi ce changement d’équipier ?

« Début janvier, après notre retour de Perth, Baptiste a commencé à avoir mal au dos. Il a fait des examens dont une IRM qui a permis de diagnostiquer une inflammation au niveau d’un disque. C’est l’étape avant l’hernie discale. A partir de ce moment, je me suis interrogé. Les problèmes de dos, cela peut être très sérieux et cela remettait en cause notre projet. En fait, je me suis vite rendu compte qu’il serait difficile d’aller aux Jeux dans ces conditions. J’ai déjà vécu cela lorsque je naviguais en 2003 avec Tanguy Cariou. Tanguy avait fait une hernie discale à 3 mois de la sélection. A partir du moment où est apparu ce problème physique de Baptiste, j’ai voulu me donner la possibilité de rebondir vite. »

Comment s’est fait le choix de Jérémie Mion ?

« La solution qui m’est apparue comme la plus simple, la plus évidente et avec le meilleur potentiel, c’était de naviguer avec Jérémie. C’était presque un choix évident mais forcément, humainement, cela a été une décision difficile à prendre. Quand nous avons décidé de naviguer ensemble avec Baptiste, l’objectif n’était évidemment pas de terminer comme cela. Baptiste est avant tout un ami. Mais l’olympisme, c’est notre métier et l’objectif est clair : gagner les Jeux. Pour moi, arrêter avec Baptiste et poursuivre avec Jérémie est la seule solution que je voyais pour gagner les JO. Jérémie est un excellent équipier de 470 et comme je pense ne pas être un trop mauvais barreur, l’association devrait bien fonctionner. »

Cela modifie t il ton programme de préparation pour les JO ?

« Il y a beaucoup de travail à faire sur la coordination, la communication Communication #Communication mais je suis très confiant sur notre capacité à faire des belles performances. On va se donner à fond, faire de notre mieux. En tout cas cela se passe très bien sur l’eau. On a augmenté un peu notre planning de navigation même si c’est difficile car il était déjà bien chargé. En fait, cela ne change pas grand-chose. Tout le planning collectif avec l’Equipe de France reste inchangé puisque Sofian et Jérémie y étaient déjà intégrés. Au niveau individuel, Jérémie est étudiant en kiné mais il fait une année sur deux ans donc il arrive à bien se libérer. De mon côté, je suis disponible à 100% pour la préparation olympique. Avant la semaine de Palma, nous avons deux fois dix jours de préparation. Nous allons participer à un stage à Marseille avec les équipages féminins Ingrid Petitjean/Nadège Douroux et Emmanuelle Rol/Hélène Defrance et quelques étrangers puis nous irons à Palma pour nous entrainer avant le début de la compétition. L’objectif est de ne pas arriver à Palma les mains dans les poches ! D’autant que ce sera notre seule régate pour nous préparer à la première épreuve de référence pour la sélection. Je suis détendu, tout est constructif dans ce que nous avons déjà pu faire ensemble. »

Interview de Jérémie Mion :

« Quand Nicolas m’a appelé pour me proposer de naviguer avec lui, j’ai d’abord été très flatté. Je l’ai pris comme une reconnaissance. J’ai la chance, à mon âge d’avoir une telle opportunité. Je me suis donné trois jours de réflexion car cette proposition avait beaucoup de conséquences, notamment d’un point de vue humain. J’ai fini par me dire que tout ce que nous avions fait avec Sofian était top mais que nous n’avions pas de possibilité d’aller aux prochains JO en raison de la concurrence avec l’équipage de Nicolas et celui de Pierre Leboucher et Vincent Garos. Ce qui a aussi pesé dans ma décision, c’est l’incertitude concernant le 470. On ne sait pas trop ce que va devenir la série. Les JO 2012 sont donc peut être la dernière occasion de jouer une sélection en 470. J’ai donc fini par accepter.

Lorsque j’en ai parlé à Sofian. Il a eu une super réaction. Cela s’est très bien passé, il a compris que c’était une réelle opportunité pour moi. On fait tellement de choses ensemble, je ne regrette absolument rien mais c’est vrai qu’il fallait saisir ce qui se présentait à moi. Avec Nicolas, on a forcément des différences dans nos fonctionnements mais cela se passe bien. Forcément, il y a un peu d’appréhension car il a bien plus d’expériences mais nous nous sommes aussi dit que ca ne marcherait pas si je n’arrivais pas à m’exprimer comme je le faisais avec Sofian. Je pense que c’est bien engagé, nous avons dernièrement fait de bonnes choses et je suis sûr que je vais faire ma place très rapidement. »

Interview de Philippe Gouard, DTN :

« J’accompagnerai Sofian dans son évolution de carrière sportive parce que c’est un coureur de très grande qualité. Au dernier stage de Mauguio, je me suis entretenu personnellement avec Sofian sur ces points et je lui ai réaffirmé que je tiendrai mes engagements notamment en matière d’accompagnement sportif pour la préparation des JO de 2012 et de 2016.

Les choix de refontes d’équipage ne sont jamais faciles à solutionner mais j’apprécie la conduite et le comportement de Nicolas qui m’a immédiatement tenu au courant des évolutions souhaitées. Baptiste est un cadre technique d’Etat de grande qualité et je tiens à ajouter que son comportement lors de note entrevue au siège de la FFVoile a été très positif et je lui ai confirmé que je l’accompagnerai dans cette évolution de carrière de coureur de haut niveau vers son métier de Cadre technique d’Etat sur le terrain. »



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