TROPHEE JULES VERNE
La poutre arrière d’Orange s’est délaminée il y a quatre jours
Peyron : "(Ce) petit problème qui aurait pu avoir des conséquences plus graves"
mardi 2 avril 2002 –
Nul doute que l’Océan Indien aura coûté cher au maxi-catamaran Orange... Et si les conditions météo n’ont guère favorisé la progression du géant marseillais, ce délaminage survenu sur la poutre arrière à 2 mètres 50 de la coque bâbord ne les a pas franchement aidé ! " En fait, il s’agit d’un délaminage de carénage de la poutre arrière dans la zone d’impact des vagues. Un peu ce qu’a vécu Team Adventure pendant The Race, mais en moins grave, écrit Bruno dans un mail explicatif. Rajoutons à cela la fissure de deux cloisons dans cette zone d’impact... Cela a du se produire lorsque nous attaquions un peu fort dans la mer croisée sur les plateaux du sud de l’Afrique et au près avant les Kerguelen ". Heureusement, plus de peur que de mal puisque l’avarie sera rapidement découverte lors des checks systématiques de chaque partie du bateau. C’est le maître es-composites Yves Le Blévec qui la constatera via l’accès à la poutre arrière du local Vidéo de la coque gauche. " En fait, il s’agit d’un affaissement du nid d’abeille dû aux chocs des vagues explique Philippe Péché qui a secondé Yves dans la réparation. Ensuite, les peaux extérieures et intérieures se sont désolidarisées et des petites fibres de carbone commençaient même à pendre à l’extérieur de la poutre. Mais, heureusement ce n’est pas bien grave car nous avons pris le problème au bon moment et il est clair, que si l’on ne s’en était pas rendu compte, cela aurait pu devenir nettement plus grave ! ".
En clair, comment Yves et Philippe ont-ils procédé ? Bruno explique : " Cela a commencé par le nettoyage de la zone, la reprise de la stratification intérieure de la poutre puis de celle des cloisons fissurées, puis Yves a confectionné une pièce en carbone qui est venue s’appliquer sur le dessus de la poutre qui a été boulonnée et reprise par contreplaque carbone à l’intérieur. Le tout avec les difficultés que l’on peut imaginer soit travailler dans la poutre, à 20 noeuds, dans une mer croisée et avec une température de l’air à 7 ou 8 degrés ! Nous avions dévié le circuit de chauffage pour favoriser la stratification avec un système d’extraction de l’air en même temps. Un vrai petit chantier ! ".
Si cette réparation a duré environ une vingtaine d’heures, est-ce que cette avarie aujourd’hui réparée va influencer la façon de naviguer du géant Marseillais ? " Il est clair que cette zone fragilisée demandera de la surveillance et en tout cas, nous a incité à lever le pied jusqu’à ce que l’on reprenne un peu de confiance écrit Bruno. Il va donc falloir trouver maintenant la mer la plus organisée possible pour pouvoir lâcher les chevaux ". Puis le skipper conclue oralement : " Mais le problème a été pris à temps et nous sommes toujours dans la course. Le vent de dominante ouest continue et nos trajectoires sont bonnes. Nous sommes aujourd’hui dans 30 noeuds de vent et sommes sous grand voile haute ou un ris et spi de brise sur l’avant... ". Attention Pacifique, " ce n’est pas fini ! " comme le dit Bruno...
Pierrick Garenne / Mer & Media / Orange
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