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Solitaire du Figaro

Jérémie Beyou :"revenir pour gagner et arriver à gagner ! Ca restera une fierté"

mercredi 24 août 2011Redaction SSS [Source RP]

A 35 ans, Jérémie Beyou remporte la Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire pour la deuxième fois et trois étapes sur quatre. En 2005, il la remportait devant deux anciens vainqueurs, Michel Desjoyeaux et Kito de Pavant. Six ans plus tard, sa victoire est sans appel, après avoir remporté trois étapes sur quatre devant Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham) et Erwan Tabarly (Nacarat). Les dernières heures ont été terriblement disputées à l’image des douze secondes qui séparent Jérémie Beyou de son dauphin sur cette dernière étape, Paul Meilhat (Macif 2011).

Jérémie Beyou à son arrivée au ponton à Dieppe

La dernière étape :

"A la fin, c’était une super petite régate. Paul a empanné un peu trop loin. Et puis voilà ! J’ai bien géré, il faut un peu de réussite aussi. Toute la nuit c’était un peu longuet. Il y avait du marquage sur Fabien, je n’ai jamais été trop inquiet. A la fin je me suis dit que Fabien ce serait plus propre s’il était derrière. Il m’aurait battu 2 fois (il a remporté la première étape), je l’aurais battu 2 fois, voilà. Ca fait un peu cour de récré mais bon ! Et puis je me suis dit que ce serait bien que Fabien soit derrière alors je me suis rapproché de Paul, le vent est rentré un peu par derrière et on est revenu un peu sur Macif et à un moment tu te dis c’est bon, la Solitaire c’est dans la poche, une régate gagnée, ça a fait tilt. Je n’y pensais pas du tout à cette victoire d’étape et puis avec la réussite, j’ai beaucoup de chance. La première partie de l’étape, je l’ai vraiment faite à ma main. Fabien était dans les mêmes parages que moi. Mais j’étais le premier à virer, le premier à aller à la côte au Four (Chenal du Four ndlr), le premier à aller vers la bascule en Manche. Quand ca a commencé à prendre feu sous Guernesey, je me suis dit qu’il était temps que je sois observateur."

La course :

"Cette victoire, il faut que j’en profite, que je savoure. Tout était facile. Quand tout le schéma stratégique est très clair dans la tête, tu as une bonne vitesse Vitesse #speedsailing , et ça fonctionne. (..) C’est un enchaînement de choses. Je me suis toujours dit qu’il y avait une méthode pour gagner à chaque fois. Il faut prendre en main sa façon de naviguer, ne jamais subir."

La Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire  :

"C’est un truc de fou, un truc génial. C’est une ambiance sur l’eau, à terre, que tu ne connais nul part ailleurs. Des gens comme Claire de Crépy à terre, Jacques Caraës, le Docteur Chauve en mer, c’est de l’or en barres. Cette course est extraordinaire, c’est MA course préférée. Il y a des courses plus prestigieuses, différentes mais celle-là, c’est MA course de coeur."

La concurrence :

"C’est intéressant de savoir ce que pensent les autres, l’influence que j’ai sur l’eau ...L’avenir sourira à Fabien Delahaye. Il est vraiment très bien, il va vraiment très vite. Je savais qu’il allait plus vite au portant. Je n’ai pas joué les gros bras, j’ai fait du gagne petit. Il a gagné une étape, il est tout jeune, comme Paul Meilhat. Ce n’est pas facile de revenir les battre, ils sont vraiment forts ; ce n’était pas évident de revenir et de dire, je vais gagner la Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire . En 2009, quand j’ai dit à Claude Paoli que je voulais revenir, c’était des mots mais il y avait un paquet de boulot pour arriver à ça. Je suis vraiment super fier de ça, revenir pour gagner et arriver à gagner ! Ca restera une fierté."

Le Vendée Globe :

"Ce serait vraiment pas de bol de ne pas être au Vendée Globe parce que j’ai la niaque pour bien faire, je sais bien faire, ça mettra un peu de spectacle sur l’eau. Il ne manque plus que le ou les partenaires et je ferai aussi bien que sur la Solitaire du Figaro en 2012 "

- Info presse Kaori / www.jeremie-beyou.com


Trois étapes sur quatre

Première étape Perros Guirec - Caen : Cinquième à la bouée Radio France devant Perros Guirec, il s’accordait le prix GMF, à Hand Deeps. Après avoir mené l’étape aux avant-postes, il termine 4e, forcément déçu et déclare : " Durant la nuit, je n’ai pas réussi à mouiller mon ancre pour éviter le courant. Alors j’ai perdu du temps parce que, pendant ce temps, je ne faisais pas marcher le bateau. Je suis tombé dans un trou d’air, on ne voyait pas les nuages, le ciel était bouché, impossible de se placer."

Deuxième étape Caen- Dun Laoghaire : Dès le départ de Caen, Jérémie était dans le tempo et maîtrisait parfaitement ses choix de route. Les leaders au classement général changeaient au gré des positions, Jérémie restait toujours à moins d’un mille du leader, n’étant jamais pointé au-delà de la 5è place. L’étape fut rude. Après la traversée de la Manche au près, la flotte progressait au louvoyage le long des côtes britanniques. Il fallait manier la tactique avec aisance pour arriver à Land’s End, à la pointe britannique qu’il franchissait en tête. Jérémie ne quittait plus la tête de la flotte et creusait même l’écart peu de temps avant l’arrivée. Il franchissait la ligne d’arrivée en grand vainqueur.

Troisième étape Dun Laoghaire - Les Sables d’Olonne : Après un départ mitigé devant le port irlandais, le skipper de BPI choisissait de s’approcher au plus près de la côte pour bénéficier des effets de site. Dans la nuit, il prend le leadership de la flotte pour ne plus le quitter jusqu’à l’arrivée plus de 48 heures et 475 milles plus tard. Jérémie frappe un grand coup et s’octroie la victoire, une fois de plus.

Quatrième étape Les Sables d’Olonne - Dieppe : L’étape s’annonce compliquée à gérer. Jérémie caracole en tête avec Fabien Delahaye dès le lendemain du départ. Il franchit le raz de Sein en tête, passe au ras des cailloux, s’octroie le grand prix GMF entre Ouessant et le phare du Four, est toujours en tête au phare de l’île Vierge lundi soir. A chaque zone de transition, il gagne quelques longueurs. La nuit est fatigante, à louvoyer dans les cailloux et dans la brume. Après un passage ralenti sous l’île de Guernesey et le raz Blanchard, ils forment un groupe de quatre avec Fabien, Erwan Tabarly (Nacarat) et Paul Meilhat et se marquent. Aucun d’eux ne veut rien lâcher, ils ont tous autant la niaque. L’un pour remporter l’étape, l’autre pour s’assurer une place sur le podium de la course. C’est une petite manoeuvre, un empannage qui permettent à Jérémie Beyou de franchir la ligne en tête, 12 secondes devant Paul Meilhat (Macif). Au classement général, Jérémie augmente encore un peu l’avance qu’il avait sur Fabien Delahaye de quelques secondes, 34 minutes et 43 secondes au final.



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