Transat Jacques Vabre
François Gabart : "Le mât s’est cassé à 10 mètres au-dessus du pont"
MACIF, sous gréement de fortune, fait route vers Salvador de Bahia
Thursday 21 November 2013 –
Alors qu’il naviguait en tête de flotte des monocoques IMOCA au 14ème jour de course de la Transat Jacques Vabre, MACIF a démâté ce jeudi vers 1h du matin heure française, à 140 milles au large de Salvador de Bahia (Brésil). Sains et saufs, François Gabart et Michel Desjoyeaux ont alors immédiatement prévenu la direction de course pour avertir les bateaux qui les suivaient de manière rapprochée et éviter tout risque de collision.
Les deux hommes vont bien. Ils ont sécurisé le bateau en libérant l’espar qui s’est cassé à 10 mètres environ au-dessus du pont. Ils ont ensuite gréé le tourmentin (foc de tempête) entre les dérives, et progressent actuellement sous gréement de fortune à 4 nœuds vers Salvador de Bahia, qu’ils devraient atteindre la nuit prochaine, ou demain matin.
Cette avarie est survenue alors que MACIF faisait la course en tête de la flotte des monocoques IMOCA.
Premières images de MACIF après le démâtage - Transat Jacques Vabre 2013 by TransatJacquesVabre
Joints par téléphone ce matin, François Gabart et Michel Desjoyeaux font le point sur ce dématâge.
Dans quelles circonstances est survenu ce démâtage ?
François Gabart : « On naviguait bâbord amures, dans 15-20 nœuds d’Est, Sud-Est. Les conditions n’avaient rien d’exceptionnel. Il y avait un peu de mer, mais elle n’était pas de face, elle venait de l’arrière. Le bateau était sous pilote, j’étais dans le cockpit et Michel à la bannette. Le mât s’est cassé à 10 mètres au-dessus du pont. Il est parti sur l’arrière. Même s’il est trop tôt pour avoir un début d’explication, tous les câbles qui retiennent le gréement étaient en place. Visiblement, c’est donc le tube qui s’est brisé. Nous avons aussitôt averti l’équipage de PRB afin d’éviter les risques de collision. Nous avons eu un peu de mal à libérer la partie haute du mât, cela nous a demandé près d’une heure et demie d’effort, en faisant bien attention de ne pas abîmer le bateau et de récupérer ce que l’on pouvait. »
Avez-vous pu installer un gréement de fortune ?
F.G : « Nous avons gréé le tourmentin que nous avons fixé sur les dérives (voir photo-ci jointe). Nous progressons actuellement plein Ouest pour rallier la ville de Salvador de Bahia, distante d’environ 140 milles. Nous n’avons pas suffisamment de gasoil pour faire toute la route au moteur, nous progressons donc autant de possible sous ce gréement de fortune, à 4 nœuds de moyenne environ. Nous espérons arriver au plus tard demain dans la journée. »
Dans quel état d’esprit êtes-vous à bord du bateau ?
F.G : « C’est un coup dur, même si depuis que ce démâtage est survenu, nous avons pas eu le temps de tergiverser. Nous avons été dans l’action pour libérer le gréement. Nous allons essayer de regarder devant. Si l’on regarde derrière, nous n’avons pas à rougir. Même si nous avons fait quelques erreurs, nous avions bien progressé. Malgré notre escale, nous avions de bons arguments pour jouer la gagne jusqu’au bout face à PRB. Cela fait mal, c’est blessant, c’est triste, mais malheureusement ce type d’avarie fait partie des aléas d’un sport mécanique comme la voile. MACIF reste un très bon bateau, l’un des leaders de la classe IMOCA. Je garde une totale confiance en lui. Nous allons l’équiper d’un nouveau mât pour la saison prochaine dans la perspective de la Route du Rhum. »
View online : Info presse www.macifcourseaularge.com