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Figaro-Bénéteau

Le résumé et le classement final de la 12e édition de la Transat AG2R La Mondiale

Victoire de Gwenolé Gahinet et Paul Meilhat après 22 jours de course

vendredi 2 mai 2014Information Transat AG2R

Le 28 avril à 19h17mn59sec, sur les eaux turquoises de Saint-Barthélemy, deux jeunes marins, Gwenolé Gahinet et Paul Meilhat déflorent la ligne d’arrivée dans le port de Gustavia. Safran-Guy Cotten remporte cette 12e édition de la transat en double à armes égales devant Skipper Macif (Fabien Delahaye/Yoann Richomme) et le double mixte 30 Corsaires (Alexia Barrier/Laurent Pellecuer) : un podium très rafraîchissant, représentant en partie une nouvelle génération de coureurs au large. Voici le match de cet opus 2014 marqué par une séparation de la flotte en deux options radicales Nord/Sud, dès le passage des Canaries.

Un plateau de haut niveau

Ils sont 15 équipages au départ de Concarneau le 6 avril. Quinze tandems à composer un plateau pour le moins relevé : 8 anciens vainqueurs de la transat (Michel Desjoyeaux, Jean Le Cam, Roland Jourdain, Kito de Pavant, Laurent Pellecuer, Fabien Delahaye, Gildas Morvan et Charlie Dalin) et des jeunes loups aux dents longues archi-favoris, à l’image du duo Chabagny/Tabarly sur Gedimat ou Lunven/Péron sur Generali. Du haut niveau donc au départ de cette 12e édition de La TRANSAT AG2R LA MONDIALE, mais également huit bizuths, parmi lesquels deux teams guadeloupéens venus vivre pour la première fois la grande aventure Aventure de la traversée de l’Atlantique. La touche féminine est apportée par Alexia Barrier (30 Corsaires) et Jeanne Grégoire (Scutum), deux navigatrices expérimentées au caractère bien trempé. L’alliance du « vieux sage » et du marin plus jeune ou moins expérimenté est également la marque de fabrique d’un tiers de la flotte de cette transat. C’est le cas des tandems Bretagne-Crédit Mutuel Performance (Desjoyeaux/Horeau), Made in Midi (De Pavant/Gbick), La Cornouaille (Jourdain/Le Pape). Des 15 Figaros au départ, il n’en restera que 13 à l’arrivée suite aux démâtages de Cercle Vert (Morvan/Dalin) la première nuit, et de Gedimat le 18 avril au beau milieu de l’Atlantique.

En résumé…

Quatre temps forts ont marqué ces 3 890 milles de course. Le coup de vent au passage d’un front froid à négocier au près dès les premières 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures de course, le cap Finisterre sous spi dans des conditions musclées, le regroupement de la flotte au way point de La Palma aux Canaries et les options radicales entre le Nord et le Sud pour rejoindre Saint-Barthélemy.

7 jours pour descendre à La Palma

Le premier tiers de course a été rapide. Et pour cause, après une session de près costaud pour passer le front (démâtage de Cercle Vert), les spis sont déployés dès le lendemain du départ, au milieu du golfe de Gascogne. Cette descente vers le cap Finisterre se corse progressivement. Au niveau du DST, où la flotte se scinde en deux, le nord-est souffle déjà à plus de 30 nœuds. Il montera à 40 dans les rafales. La navigation au portant le long des côtes portugaises est furieuse, quelques spis explosent. Les 14 équipages encore en course, eux, sont rincés. Ils trouveront du répit au quatrième jour de mer, sur le chemin de Madère. Mais à peine ont-ils le temps de reprendre leur souffle qu’il faut déjà se creuser les méninges : une dépression casse l’alizé à la latitude des Canaries. L’absence de ces vents portants impose un choix de route pour attaquer la traversée de l’Atlantique. Ce choix sera décisif.

L’histoire Histoire #histoire d’une option Sud gagnante

Le 13 avril, sous les orages, Gedimat est le premier à passer le waypoint de La Palma. Thierry Chabagny et Erwan Tabarly sont alors talonnés par Generali, Interface Concept, Skipper Macif et Safran - Guy Cotten. A l’exception d’Entreprendre en Cornouaille, Lorientreprendre et des deux Guadeloupe, distancés pendant les premiers jours musclés, la flotte est encore groupée au moment de virer la marque de parcours. Mais peu importe les écarts, car l’issue de la transat va se jouer à l’instant même où les tandems choisiront leur camp : nord ou sud. Ces deux stratégies radicalement divergentes feront tout le sel de cette transat.

En latitude, l’écart entre les concurrents les plus extrêmes (Bretagne-Crédit Mutuel Performance et 30 Corsaires) se montera à 700 milles !

Cinq bateaux optent pour la voie septentrionale : Bretagne-Crédit Mutuel Performance, Gedimat, Interface Concept, Made in Midi et plus loin Guadeloupe Grand Large 1. Ce club des 5 (bientôt réduit à 4 avec le démâtage de Gedimat le 18 avril) pense que la route la plus courte est la meilleure, même s’il faut d’abord naviguer au près, en bordure d’une dépression. Ils tablent aussi sur un vent plus fort pour progresser vers l’ouest.

Les neuf autres plongent au sud, à des degrés divers. Leur but : aller chercher les alizés profonds qui sévissent au large de la Mauritanie, quitte à s’écarter de la route directe de plusieurs centaines de milles. Ils mettront moins de 72 heures pour trouver ces solides vents portants, après avoir été ralentis par une petite bulle anticyclonique dans la journée du 15 avril.

Duel Safran-Guy Cotten /Skipper Macif pour la victoire

La route nord, elle, s’avère être un chemin de croix. L’épisode de près est plus long que prévu (il va durer 6 jours) et le vent moins fort qu’espéré. Très tôt, les nordistes prennent conscience de leur erreur et s’ils occupent la tête du classement pendant presque une semaine, ils savent que l’illusion ne durera pas. Le 20 avril, les sudistes, prennent l’ascendant.

Dans des alizés de 25/30 nœuds et au gré de nuits usantes, à barrer dans le noir, à la merci d’une mer croisée, une course dans la course s’engage entre 6 bateaux bien placés pour le podium. Au nord : Generali et Scutum. Au centre, Skipper Macif, Safran-Guy Cotten et La Cornouaille. A l’extrême sud, 30 Corsaires. Laurent Pellecuer et Alexia Barrier poussent leur option à fond, n’hésitant pas à multiplier les empannages pour se décaler toujours plus bas afin d’arriver dans l’arc antillais avec un angle plus favorable par rapport au vent. Bientôt, la bataille pour la victoire se soldera en un énorme duel Safran-Guy Cotten (très rapide au portant) et Skipper Macif. Tandis que la troisième place se joue entre La Cornouaille et 30 Corsaires.

Le 28 avril, après un peu plus de 22 jours de course, ces quatre équipages vont se succéder dans le port de Gustavia en l’espace de 1 heure 38 minutes et 24 secondes.

2 minutes et 54 secondes séparent 30 Corsaires et La Cornouaille qui vont batailler jusque dans les dernières longueurs. Les neuf échappés du sud vont truster les neuf premières places du classement de cette 12e édition. Les nordistes arriveront à Saint-Barth avec plus de 41 heures de retard sur les vainqueurs…

Le 2 mai, à 2 heures et 14 minutes, l’équipage de Guadeloupe Grand Large 1 était le dernier à franchir la ligne d’arrivée.


CLASSEMENT GENERAL

  • 1 Safran - Guy Cotten Gwenolé Gahinet - Paul Meilhat
  • 2 Skipper Macif Fabien Delahaye - Yoann Richomme
  • 3 30 Corsaires Alexia Barrier - Laurent Pellecuer
  • 4 La Cornouaille Roland Jourdain - Martin Le Pape
  • 5 Generali Nicolas Lunven - Eric Peron
  • 6 Scutum Gérald Veniard - Jeanne Grégoire
  • 7 Entreprendre en Cornouaille Simon Troel - Ronan Treussart
  • 8 Lorientreprendre Yannig Livory - Guillaume Farsy
  • 9 Guadeloupe Grand Large 2 Nicolas Thomas - Francois Guibourdin
  • 10 Bretagne - Crédit Mutuel Performance Corentin Horeau - Michel Desjoyeaux
  • 11 Interface Concept Jean Le Cam - Gildas Mahé
  • 12 Made in Midi Gwenael Gbick - Kito De Pavant
  • 13 Guadeloupe Grand Large 1 Mathieu Forbin - Arthur Prat
  • ABD Cercle Vert Gildas Morvan - Dalin Charlie
  • ABD Gedimat Thierry Chabagny - Erwan Tabarly


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