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#RdR2014

Route du Rhum : Marc Guillemot troisième des IMOCA comme en 2010

"Il a fallu se battre, et puis, petit à petit, on apprend à fonctionner avec ses problèmes"

samedi 15 novembre 2014Information Route du Rhum

Pour sa dernière course à bord de son monocoque IMOCA Imoca #IMOCA sous les couleurs de Safran, Marc Guillemot s’adjuge la troisième marche du podium, comme il l’avait fait il y a quatre ans sur le même bateau. Le solitaire est arrivé extrêmement fatigué suite à de nombreux problèmes techniques, en particulier sur la fin avec une panne de pilote depuis quatre jours…

Une arrivée magnifique, toute en émotion… Marc Guillemot a coupé la ligne ce samedi en disant au revoir à son bateau. Cette Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum – Destination Guadeloupe fut la dernière à bord de Safran. Marco s’est imprégné de ses derniers moments en caressant le pont de son bateau, s’asseyant sur la bôme, comme pour le remercier. A bord de son plan VPLP, le skipper de 55 ans, a parcouru plus de 50 000 milles écumant les océans, multipliant les victoires et les places sur les podiums des plus grandes courses océaniques.

Sa troisième place sur le Rhum 2014 est celle d’un combat. Après les trois premiers jours de course dans des conditions de vent et de mer très musclées, Marco dans le trio de tête, rencontre quelques avaries, comme les autres concurrents en IMOCA Imoca #IMOCA . Le skipper de Safran se dépense sans compter pour rester dans le rythme imposé par les premiers (Gabart/Beyou) et en même temps gérer ses problèmes du bord. L’expérience parle. Le marin aux trente années de course au large parvient à garder de la distance avec son poursuivant Armel Tripon (For Humble Heroes). Dans les alizés, la course se complique. Les grains, les bascules donnent du fil à retordre au solitaire, et les problèmes du bord s’enchaînent.

A 950 milles de la Guadeloupe, Macif et Maître Coq s’échappent et relèguent Safran à plus de 100 milles dans leur tableau arrière. Le moteur (qui ne sert qu’à recharger les batteries) perd de l’huile, la situation devient difficilement maîtrisable. Car sans pilote, impossible de barrer H 24. La régate prend alors une autre dimension : elle devient une épreuve de force, un combat, où Marc pense à finir d’abord, tout en restant en course… si possible. Quatre jours avant la ligne d’arrivée, le pilote lâche, Marc se retrouve à barrer de jour comme de nuit.

Sa troisième place relève aujourd’hui d’une véritable prouesse.

Marc Guillemot à son arrivée au ponton à Pointe-à-Pitre

« Cette course s’est transformée en vrai combat, ce n’est pas du tout ce que j’avais envisagé au départ. Il a fallu faire avancer le bateau dans l’adversité avec tous les problèmes techniques que j’ai eus. Je crois que je n’avais jamais fait de course avec autant de problèmes qui se sont enchainés et qui en ont entrainé d’autres. Je me suis vraiment posé la question à 950 milles d’ici. Qu’est ce que je fais ? Je ne vais plus avoir d’énergie. Je n’étais plus dans la course et en même temps quand même dans la course. Il a fallu se battre, et puis, petit à petit, on apprend à fonctionner avec ses problèmes, les gérer et jeter un œil aussi sur ce qui passe en course. Franchement, je pense que je me suis vraiment bien battu. Bravo ! (Il se donne une claque sur la joue, ndlr). C’est un bateau qui est tellement bien, tellement beau, bien construit, bien pensé grâce à tous ceux qui y ont participé : les archis, Verdier et VPLP, les équipes de Safran. C’est un super bateau qui a encore une longue carrière devant lui. On le verra sur d’autres épreuves. (Très ému) Ça me fait quelque chose. C’est un peu de moi ce bateau, j’aurais bien prolongé le débat. »



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