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Regata Rubicon

Ca gamberge sur l’Atlantique !

mardi 14 mai 2002Information Regata de Rubicon

Quand les fichiers météo sont contradictoires… Qui croire ? Pas de doute, ça doit chauffer à blanc dans les cerveaux des navigateurs. Les uns parlent d’une dorsale à traverser dans le sud. Les autres d’une dépression à venir par l’ouest. Beaucoup s’attendent à une sacrée pétole pour la nuit prochaine. Ca gamberge sur l’Atlantique !

Pour les deux squatters toujours bord à bord en tête de la course, Simone Bianchetti (Tiscali Global Challenge) et Roland Jourdain (Sill Plein Fruit), il semble impossible, à moins de 700 milles de l’arrivée, de marquer tous leurs poursuivants. Alors même s’ils la considèrent un brin suicidaire, l’option de Bernard Stamm (Bobst Group-Armor Lux) les inquiète un peu, malgré les 95 milles de retard accumulé par le bateau suisse. « Je trouve cette option un peu gonflée, avoue le skipper de Sill Plein Fruit. Mais si ça se trouve, on peut se faire "tanquer" complet, et eux nous revenir dessus. » A bord de Tiscali Global Challenge, Simone Bianchetti se veut plus rassurant. « Je ne pense pas que cette option soit payante. Elle est un peu trop extrême. » A l’arrière, Jean-Pierre Dick (Virbac) y croie un peu plus.

« Pour l’instant ce n’est pas payant. Il a pris un petit risque. Mais s’il a du vent, il peut être devant. » Avantage de naviguer en équipage – pour les uns comme pour les autres – , une bonne "psychothérapie de groupe" permet de rester motivé 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures sur 24, et de ne pas trop s’arracher les cheveux lorsque le vent va s’évanouir. Car à ce moment là, on est toujours persuadé que les autres, eux, ont conservé de l’air. Dur pour le moral ! Pour les bateaux poursuivants, on compte beaucoup sur l’effet tampon de la dorsale pour grignoter le retard. Et Bobst Group-Armor Lux n’est pas le seul à espérer que les premiers soient ralentis. A 95 milles des leaders, Jean-Pierre Dick (Virbac) se remet de ses émotions de la veille, et de son baptême du large plutôt musclé. « La route est encore longue. On va essayer d’être opportuniste. » Même topo pour Dominique Wavre à bord de Temenos, distant de 55 milles avec le duo de tête. « On a viré un peu tôt avant le cap Finisterre, et après, on est arrivé un peu tard dans le système météo, ce qui nous a obligé à tirer des bords. Maintenant, il faut raccrocher. »

Bernard Stamm, quant à lui, est obligé de croire en son option jusqu’au bout. « A l’est, ils vont rencontrer des vents très faibles autour de l’axe anticyclonique. Nous, on attend le passage du front. Derrière, il y aura de l’air et on descendra pleine balle, toujours au près, mais plus ouvert. Il y a eu du soleil mais ça se couvre. C’est bon signe, on cherche plutôt du mauvais temps ! » Mais est-ce bien la dépression qui va souffler en premier sur la flotte des concurrents, ou bien comme le pense Simone Bianchetti le bord de la dorsale. « On attend que le vent bascule pour passer la dorsale par la côte, et toucher les vents de nord-est jusqu’à l’arrivée » prévient le skipper Italien. Du côté des bizuths du 60 pieds, l’équipage d’Antoine Koch (L’Héautontimorouménos) apprend rapidement et efficacement le mode d’emploi de l’ex-Fila. Ils sont remontés de la dernière à la quatrième place et se bagarrent désormais à distance avec Temenos pour mener le groupe des poursuivants. Malheureusement, ils ne peuvent communiquer leurs impressions.

Ils ont dit :

Bruno Béhuret (Sill Plein Fruit) : « il y a eu pas mal de changement la nuit dernière. Un coup spi. Un coup genaker. C’est sympa de naviguer bord à bord avec Tiscali Global Challenge, mais un peu énervant. S’il était 5 milles derrière, ça serait mieux. »

Dominique Wavre (Temenos) : « A la différence de la Jacques Vabre, on n’a pas eu une seule avarie depuis le début. Le bateau marche très bien. Si on s’est fait un peu largué, c’est plus par une différence d’analyse météo, que par la performance du bateau. »

Jean-Pierre Dick (Virbac) : « On va essayer d’aller chercher la dépression. Pour l’instant, on a 10 nœuds de sud-sud-est, et on avance aussi vite que le vent. »

Bernard Stamm (Bobst Group-Armor Lux) : « Devant, ça doit mollir. Normalement, en calcul, ça le fait. Mais faut que les autres s’arrêtent ! Pour l’instant tout se passe comme prévu. C’est sûrement impressionnant sur la carte, vu de la terre, mais nous sommes cohérents. »

Ellen MacArthur (Kingfisher) : « Je suis très concentrée sur la navigation. Je passe beaucoup de temps à la table à cartes. C’est un peu dommage, j’aimerais être un peu dehors de temps en temps. Mais il y a beaucoup de décisions à prendre dans les prochaines 48 heures. »

Simone Bianchetti (Tiscali Global Challenge) : « C’est super de naviguer bord à bord avec Sill Plein Fruit. Cela permet d’utiliser le bateau à fond. On découvre le bateau ; c’est vraiment très intéressant, et on est très bien dans notre position. Côté cuisine, il n’y a pas de spaghettis mais des pâtes lyophilisées ! »


CLASSEMENT DU 14/05/02 17:00:00 Locale Paris Monocoque 60’ -

- 1 Sill Plein Fruit 39 34.84’ N 10 32.24’ W 0 673,5 6,2 177
- 2 Tiscali Global Challenge 39 35.24’ N 10 26.00’ W 1,6 675,1 9 141
- 3 Kingfisher 39 51.56’ N 10 54.72’ W 12,5 686 9,2 241
- 4 Temenos 40 40.60’ N 11 20.64’ W 57,3 730,8 8,9 245
- 5 L’Heautontimoroumenos 40 36.68’ N 9 59.92’ W 57,8 731,3 5,8 175
- 6 Bobst Group Armor Lux 41 21.40’ N 13 18.28’ W 90,5 764 8,7 211
- 7 Virbac 41 14.76’ N 10 46.92’ W 95,3 768,8 8,1 243
- ABD Adecco - Etoile Horizon



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