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Adrien Hardy : "On a été premier ou deuxième tout le temps"

"Je suis très déçu parce que l’objectif, c’était de gagner"

jeudi 10 mars 2016Redaction SSS [Source RP]

Pour cette 13e édition de la transat AG2R, Gedimat et AGIR Recouvrement se sont battus mano à mano pendant 20 jours sur 23 de course, s’échangeant à intervalle régulier la première place. Agir Recouvrement est le bateau qui a passé le plus de temps en tête, avec une première place occupée sur 30 % des classements (contre 20 % pour Gedimat) !

Après 4 926 milles parcourus à la vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 9,30 nœuds, Adrien Hardy décrit ces 3 semaines de mer :

« On a fait que barrer avec quasiment jamais de pilote automatique. C’est beaucoup de boulot, de souffrance, de douleur pour essayer de faire avancer ces bateaux qui sont lourds. Comme c’est du monotype Monotype #sportboats , ce ne sont que des petits détails qui font la différence. J’ai trouvé ça dur. Mais avec des séquences très plaisantes— aussi ! Maintenant qu’on est arrivé, on va vite tout oublier ! Mais oui, c’était dur. La performance est à ce prix-là aussi. Les autres ont vécu exactement la même chose. C’est chouette ce côté vraiment sport. Cette course, ça a été un vrai sport, un truc d’endurance. On a vraiment été au service du bateau. On a passé peu de temps ensemble à partager des repas. J’ai trouvé ça dur pour ça aussi. On était deux à fond au service du bateau. On n’avait pas trop le choix. »

Vincent Biarnès confirme la dureté de cette 13e édition :

« Physiquement, c’était dur. La première semaine a vraiment été intense avec beaucoup de vent sous spi. On a très peu dormi. On avait une dette de sommeil assez vite en début de course et finalement, on ne récupère jamais, même dans l’alizé, même quand c’est plus calme. On a barré tout le temps. On a dû mettre le pilote peut-être une heure pendant ces 22 jours dans le golfe de Gascogne et c’est tout. »

"On a été premier ou deuxième tout le temps"

Au terme d’un final haletant dans les petits airs entre Gedimat et AGIR Recouvrement, le premier a finalement remporté la Transat AG2R LA MONDIALE. Profitant de l’absence de vent qui avait largement ralentie les deux leaders et d’une belle réussite, Generali a pu s’intercaler devant AGIR qui termine donc en 3e position. Sur les pontons, les skippers de Gedimat saluait la performance d’AGIR : « La veille, on pensait qu’on avait perdu parce que AGIR a fait un décalage incroyable… » (Thierry Chabagny) ; « AGIR a fait une journée extraordinaire hier. On se disait que c’était mort, mais ce matin, nous avons repris espoir… » (Erwan Tabarly).

Bon joueur, Adrien saluait la victoire de ses principaux concurrents :

« Bravo à Gedimat parce qu’ils n’ont pas craqué du tout. Leur position hier soir n’était pas la plus favorable. On était mieux qu’eux. Pour eux, cela devait être très dur à vivre. Ils ont continué à nous contrôler toute la nuit… et ils gagnent. »

Favoris de cette Transat et grand animateur de la course, le marin nantais ne cache pas sa déception :

« Nous, on est déçu. Je suis très déçu parce que l’objectif, c’était de gagner. On a été dans le coup dès le début. On a été premiers ou deuxième tout le temps. Troisième, ça ne représente pas notre place mais, c’est comme ça, c’est la régate. C’est souvent le dernier coup qui compte et là, c’était encore le cas. J’aurais aussi aimé gagner pour offrir cette victoire à AGIR, pour Mr Paye et les salariés, qui nous soutiennent avec ferveur et fidélité. »

La déception de ne pas monter sur la plus haute marche du podium n’enlève rien à la passion du jeu Jeu #jeu de la régate et de la compétition ressentie pendant 3 semaines :

« J’ai pris un plaisir fou à naviguer en contact rapproché pendant si longtemps. Avec Vincent, on a beaucoup apprécié le fait de jouer devant. On a était dans le match durant l’intégralité de la course. On a souvent été à l’initiative et on a participé à donner un tempo soutenu à la course. Les prises de décisions stratégiques se sont faites à deux, elles étaient bonnes car on a fait une belle navigation. »

Propices à la réflexion, les longues heures à la barre sont aussi des moments forts du voyage :

« Traverser l’océan, rappelle Adrien, c’est réaliser un grand voyage avec sa dose d’aventure Aventure  : la descente le long de l’Europe puis de l’Afrique, longer l’équateur et descendre jusqu’au 12° nord avec des phénomènes de courant important, des différences de température de l’eau de mer, des températures extérieures torrides. Tous ces éléments étaient passionnants à observer et à analyser. »


Voir en ligne : Info press TB Press / adrienhardy.com

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