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Generali Méditerranée

Armel Le Cléac’h remporte l’étape vers l’Espagne !

mardi 18 juin 2002Information Solo Méditerranée

Il aura fallu moins de 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures aux premiers concurrents de la Generali Méditerranée pour rallier Port-Vendres à L’Estartit en Espagne, au terme d’une course riche en rebondissements longue de 110 milles. Le moral et le sens tactique des concurrents ont été mis à rude épreuve. Au jeu Jeu #jeu des pièges météorologiques de la Méditerranée, c’est le jeune Armel Le Cléac’h, 25 ans, qui l’a emporté devant les ténors de la série, Gildas Morvan (Cercle Vert) et Philippe Poupon (Lady Blue) en tête.

Partis hier à 13h15 de Port-Vendres, les 23 solitaires engagés dans la Generali Méditerranée savaient que cette sixième course s’annonçait difficile et éprouvante. Les prévisions météo laissaient entrevoir un vrai temps méditerranéen oscillant entre vent fort et pétole… elles ne mentaient pas. Dotée d’un coefficient 2, cette première grande étape attendait les figaristes au tournant.

Après un début de régate salué par le vent, les concurrents ont eu un premier passage difficile à la bouée de Port-Leucate mouillée devant le phare. Eole a en effet totalement abandonné la flotte au niveau de la marque de parcours, laissant les Figaros Bénéteau seuls avec une houle de plus d’un mètre et opérant ainsi une redistribution des cartes. Premier à la bouée vers 21h30 hier soir, Jérémie Beyou (Delta Dore) précédait Erwan Tabarly (Thales – Armor Lux).

Après ce passage devant le port de départ de la course, c’est sous spi que les concurrents ont mis le cap sur l’Espagne. Plusieurs options se sont dessinées, divisant la flotte entre les partisans du large et ceux de la côte. Privilégiant le vent à des choix plus radicaux, Armel Le Cléac’h et Gildas Morvan prenaient une option médiane. Déboulant sous spi, les bateaux atteignaient des vitesses impressionnantes de près de 16 nœuds. Le premier bizuth du classement général provisoire, Thierry Chabagny (Petit Navire) en était d’ailleurs quitte pour une belle frayeur « J’étais sous grand spi pour attaquer au maximum quand le nez du bateau s’est planté dans une vague. L’arrière s’est soulevé et est retombé du côté où j’étais. Je me suis retrouvé sous l’eau. J’ai pu choquer la drisse de spi pour redresser mon bateau que j’ai retrouvé dans un drôle d’état. C’est une drôle de sensation que de se dire que l’arrière du bateau va passer au-dessus, c’est un peu comme une rotation en planche à voile. Ça m’a un peu refroidit, je pense que je vais garder cette image dans ma tête pendant longtemps ! ».

Accompagnés par 20 à 25 nœuds de vent une bonne partie de la nuit, les solitaires se retrouvaient piégés par la pétole en fin de nuit. Au petit jour, Armel Le Cléac’h menait la flotte devant Erwan Tabarly et Gildas Morvan pour ne plus perdre la tête. A 10h09, il passait la ligne et signait ainsi sa première victoire d’étape en solitaire sur le circuit Figaro Bénéteau. Derrière lui suivaient Gildas Morvan et Philippe Poupon qui passait Erwan Tabarly sur la ligne, faisant parler son expérience. Les arrivées des 23 concurrents devaient se succéder avec souvent beaucoup d’écart jusqu’à la fermeture officielle de la ligne, à 16h28.

A l’issue de cette première grande étape, Erwan Tabarly garde la tête au classement général provisoire devant Armel Le Cléac’h qui remonte grâce à sa victoire du jour et Kito de Pavant (Souleiado).

Mercredi, les solitaires disputeront une à deux « bananes » devant L’Estartit.

Les réactions du jour :

- Armel Le Cléac’h : « C’était une étape dure, physique avec beaucoup de manœuvres et de coups tactiques. La nuit a été particulière, on est arrivé de Peyrefitte avec beaucoup de vent, environ 20-25 nœuds. Puis on est tombé dans la pétole à Leucate et tout le monde s’est regroupé autour de la bouée. Il y a eu un resserrement du groupe de tête. Le vent est remonté et on a navigué limite Génois-Solent. Je me suis retrouvé dans le bon paquet mais pas en tête. Je me suis dit qu’il valait mieux gérer le vent que l’option. J’étais avec Yann Eliès et Jérémie Beyou. Ils sont partis ensemble au large. Je suis plutôt resté au milieu et c’est au niveau du cap Béar que j’ai décidé de partir à terre. Ça a payé puisque c’est à ce moment là que je me suis échappé. Ce matin je ne voyais plus de feu devant moi, j’en voyais bien un derrière mais je ne savais pas qui c’était. C’est ce matin que j’ai vu que c’était Gildas Morvan. Il est arrivé un peu par le large, mais je l’ai contrôlé jusqu’à l’arrivée. C’est génial, c’est ma première victoire en solitaire sur le circuit Figaro Bénéteau. Je suis vraiment content d’en accrocher une enfin ! »

- Gildas Morvan : « Au départ la météo annonçait des vents faibles entre 10 et 15 nœuds, la manche devait être maniable. Le temps était calme au départ et c’est monté très fort. J’ai fait des pointes à 16 nœuds sous spi, ce qui est très rare en Figaro Bénéteau. On a eu du vent jusqu’à Leucate et ça a pétolé pile au niveau de la bouée. Tout le monde s’est regroupé et on est repartis au petit bonheur la chance. J’ai pris la tête à ce moment là et j’ai réussi à contrôler tout le monde, sauf un qui était plus à terre et que je n’ai vu qu’après… c’était Armel. Quand j’ai vu ce bateau croiser devant moi, j’étais un peu démoralisé, je pensai avoir gagner cette course. Mais je suis content de ce résultat, je grappille des places petit à petit, ça me va bien !


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