David Lancry

Il est, comme Bernard Gallay, sera un des skippers à profiter de la dérogation offerte aux voiliers lancés en 2005

Un premier coup d’oeil à la liste des engagés révèle une première surprise... Il y a beaucoup plus de prototypes que de bateaux de série. Et pourtant, les règles ne fixent-elles pas un quota de 50-50 pour chacune des deux séries gérées par la Classe Mini ? La course aux qualifications en aura décidé autrement et ce sont finalement 42 prototypes et 30 série qui prendront le départ de la 3^e Transat 650 Charente Maritime - Bahia (vers le Brésil) et 15^e "Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat ".

Ces deux classes de bateaux sont différenciées par une jauge légèrement différente et un mode de construction radicalement différent. Un prototype, long de 6,50 mètres de long possède un mât plus haut, est constructible en full carbone, possède une quille pendulaire, des ballasts, un bout-dehors pivotant pour armer un spi asymétrique géant. Les bateaux de série sont construits par des chantier navals à 10 exemplaires minimum et n’ont pas de carbone à bord ni de ballast ni de quille mobile.

42 voiliers lancés depuis 2002 au départ

Un regard un peu plus serré sur la liste des bateaux inscrits et on remarque qu’une grande partie de cette flotte est neuve ! Pas moins de 23 prototypes et de 19 séries sont des voiliers lancés il y a moins de 4 ans. L’année 2002 était d’ailleurs une grande année pour les proto avec 9 minis au départ. Quant aux bateaux de série, leur grande année est 2004 avec 12 bateaux au départ. Cela s’explique par l’engouement généré par le lancement des nouvelles séries comme le Pogo 2, le Dingo ou le Ginto et le Zéro. Finot-Conq, Rolland, Magnen et Lombard, les architectes phares des bateaux prototypes, ont chacun dessiné un bateau de série qui connaît un grand succès commercial... Mais surtout pour les régates intermédiaires du circuit car il ne sont finalement que 30 séries au départ cette année.

Si la flotte des bateaux de série est quelque peu sous représentée, la régate y sera en tout cas d’un grand intérêt. 2003 était une année de transition. Quatre Pogo 2 étaient parvenus à se qualifier. Premiers de la nouvelle génération de bateaux de série, ils n’avaient laissé aucune chance à leurs adversaires et avaient ainsi trusté le podium final. Le premier Pogo 1 (plan Rolland), skippé par Yann Riou, avait terminé à 18 heures d’Erwan Tymen après 31 jours de course. Cette année, la régate sera plus serrée puisque les Pogo 1 et autres anciens séries sont là plus pour traverser que pour tenter de rivaliser avec les deux grand favoris de la catégorie.

Lauressens, Vidal, Avram...

Le premier d’entre eux est le Belge Peter Lauressens. Affilié au team Ecover de Mike Golding, Peter navigue depuis deux ans sur son Pogo 2 gris, s’entraîne à la base AOS de Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. et cumule les victoires. Leader incontesté du Trophée SeaSailSurf® des Minis 2005, il sera dur à battre. On sait de plus, que l’homme prépare déjà un nouveau prototype sur plans Conq pour l’année prochaine et la Mini 2007. Le sympathique skipper Belge est là pour faire un coup d’éclat et on pourra compter sur lui.

Il devra pourtant se méfier de quelques autres sérieux concurrents. Le premier d’entre eux est le Méditerranéen Romain Vidal qui lui barre un Dingo. Romain est jeune mais accumule lui aussi une grosse expérience en Mini et devrait donner du fil à retordre au skipper Belge. Autre vainqueur potentiel, Olivier Avram et son Pogo 2. L’homme revient après une Mini à l’âge de vingt ans... Plutôt que de traverser l’Atlantique au cours d’une QuadraSolo, il est venu se frotter aux petits jeunes. Sébastien Mesure sera lui aussi un concurrent intéressant. Enfin, il faudra surveiller dans cette classe les performances de deux jeunes femmes très motivées avec Marine Marine Marine nationale Chombart le Lauwe en Pogo 2 et la Singapourienne Elaine Chua en Zéro.

Chez les prototypes, il y a aussi deux grands favoris. Si on dit que le niveau monte d’année en année, rien ne le prouve si ce n’est, peut être, le niveau des voiliers de plus en plus homogènes. Mais en prototype, on est encore à essayer de faire la différence par la qualité du bateau alors que chez les série, une nouvelle ère avec avec les centres d’entraînements privés comme celui des Lorientais qui porte de plus en plus ses fruits. Dans deux ans, avec Peter Laureyssens en proto, il faudra passer des heures en hivers à peaufiner les réglages du voiliers pour faire la différence.

Match Pella - Douguet • Le Blévec et Joschke en embuscade

Les Manuard slovènes

Les deux skippers slovènes Kristian et Andraz ont choisi des plans de Sam Manaurd pour participer à la Mini cette année

Cette année, année d’arrivée du mât carbone, l’avantage est donné aux skippers d’un plan Manuard et à ceux qui sont parvenus à équiper leur bateau d’un espar noir sans connaître de graves soucis de mise à point. Il y a deux ans, Duthil puis Mc Kee et Manuard avaient démâté. On peut espérer que, cette année, la victoire ne se jouera pas sur casse mécanique. Dans ces circonstances, deux hommes sortent du lot de candidats à la victoire. Il s’agit de Corentin Douguet, à la barre d’un plan Manuard, et l’Espagnol Alex Pella, à la barre d’un plan Lombard.

Tous deux ont déjà participé à la Transat 650 et ce sera un sérieux avantage. Tous deux possèdent un machine de guerre exceptionnelle même si Douguet à l’avantage d’un plan Manuard sans doute plus performant et avec lequel il a plus navigué que le Catalan. Mais la partie ne sera pas facile pour autant pour ces deux-là. Ils devront se méfier d’Aloys "Aloha" Claquin. Le jeune skipper est monté en puissance cette année en mettant à profit son organisation Organisation #organisation en team largement financée par un sponsor généreux. Avec son plan Magnen, Aloys fait figure de grand outsider au même titre qu’un groupe de skippers au niveau homogène qui ne laissera pas de place pour la moindre erreur aux deux grands favoris.

Dans ce groupe, on retrouve Bernard Gallay et les autres skippers heureux barreurs de plans Manuard comme les deux Slovènes Andraz Mihélin et Kristian Hajnsek ou encore Mikaël Mergui. Il y a encore David Lancry et son tout nouveau plan Dejeanty ou l’Espagnol Jaume Mumbru. Andrea Carracci, Tanguy de Lamotte, les Anglais Phil Sharp et Nick Bubb, ou encore Sébastien Gladu, Cyril Durcrot, Cian MacCarthy et le jeune Adrien Hardy font eux aussi parti de ce groupe dense et homogène paré à rivaliser sur les deux étapes qui mènent au Brésil. Yves Le Blévec, à la barre du plan Finot mené à la victoire en 2003 par Armel Tripon, sera aussi un sérieux client. Enfin, il faudra aussi tenir compte du skipper peut-être le plus motivé de la flotte. Même si son bateau en est déjà à sa septième saison et qu’il ne porte qu’un espar en aluminium, Isabelle Joschke pourrait bien créer à la surprise. Numéro des skippers de proto au classement de l’année, la jeune femme va sûrement croquer nombre de beaux prototypes full carbon...

La conclusion sera de toute façon déclarée fin octobre à Salvador de Bahia. D’ici là, voici la liste des inscrits... alors faites vos jeux !