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SOLITAIRE Afflelou Le Figaro

Nicolas Troussel : « pecab’ ! »

"Gagner une étape de La Solitaire, c’est un rêve qui se réalise"

mercredi 16 août 2006Information Solitaire du Figaro

Il fait encore nuit. Le ponton de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a bien du mal à contenir la famille, les amis de Plougasnou, les journalistes... Nicolas Troussel arrive. Incroyablement calme. Il sourit et murmure juste son mot fétiche de Finistérien pur jus, ce mot qui est sa signature dans le monde de la course au large : « Pecab’ ! ». Et oui, pour être impeccable, c’est impeccable. Le skipper de Financo vient de frapper un coup énorme dans l’histoire Histoire #histoire de La Solitaire. Ce n’est plus un wagon comme ils disent, c’est un train d’avance. L’étape. Le général. Et la perspective d’être trois amis sur ces deux même podiums, avec Thierry Chabagny et Armel Le Cléac’h. Un rêve éveillé.

Heureux, Nicolas Troussel ?

Pecab’ ! C’est génial, une grande émotion. Je me sens très, très content pour mon partenaire Financo et pour tous ceux qui ont cru en moi, avec qui je travaille tout l’hiver. C’est à eux que je dédie cette victoire. Gagner une étape de La Solitaire, c’est un rêve qui se réalise. C’est le travail qui paie, aussi, car comme on dit au centre de Port-la-Forêt pour gagner il faut manger Figaro, penser Figaro, vivre Figaro, ce qui n’est possible qu’avec une approche professionnelle et donc un partenaire financier solide. En tous cas, je me suis fait plaisir. C’est bon de passer les bouées avant tout le monde et d’arriver en sachant que les autres sont encore en mer pour un petit moment. C’était tout de même un peu long sur la fin, avec le vent qui mollissait.

Cette grande option à l’ouest, c’était prémédité ?

Un peu. J’avais bien regardé la météo à terre et je voulais tenter d’être plus à l’ouest que les autres. Mais je n’avais pas les classements le premier jour, je ne savais pas où ils étaient et j’ai fait ma route tout seul. J’ai croisé Thierry (Chabagny, NDR) la première nuit et après on s’est quitté. Je suis content pour lui aussi. Je m’étonne que tous les autres aient choisi l’est, qu’on n’ait pas été plus nombreux à tenter ce coup-là. Pour moi c’était un risque mesuré, même si les routages au départ disaient d’aller dans l’est mais je n’y croyais pas. Je voyais que ça pouvait passer dans l’ouest et c’est ce qui s’est passé. En même temps, l’avantage d’être seul c’est que tu n’as pas à contrôler les autres. Je faisais ce que je voulais.

On ne doute pas tout de même dans ces cas-là, seul contre tous ou presque ?

Bien sur que si ! Tu doutes toujours, en voile. Car si tu te plantes dans ton option, c’est sûr que tu te retrouves loin derrière. Le fait que Thierry Chabagny y soit allé aussi me rassurait un peu, et puis je n’arrivais pas à avoir de vacations, je ne savais pas trop où étaient les autres. Je n’ai pas calculé les autres, j’ai fait ma route seul. Le vent n’était pas stable et il suffisait d’une petite bascule pour tout remettre en cause. Mais je suis parvenu à aller vite et à tirer les bons bords, à ne rien lâcher, tout le temps à fond. J’ai réussi à bien dormir la deuxième nuit, mais je suis fatigué quand même. Il faut que j’aille me coucher !

Tu as creusé des écarts considérables au général...

Thierry Chabagny n’est pas très loin, et je n’ai pas trop calculé pour les autres, je verrai ça demain, il fera jour. On me dit que je vais avoir beaucoup d’avance sur le troisième... C’est sûr que je vais être plus motivé et plus concentré que jamais pour tenter de garder cette avance. On va déjà profiter de la joie d’avoir remporté cette étape et après on verra. Mais vous savez, on vient tous pour gagner et la course n’est pas finie. Il y a déjà eu deux étapes avec des écarts... C’est à Concarneau qu’on fera les comptes. Je veux rester lucide.

As-tu conscience d’avoir réalisé une performance qui fera date ?

Je ne réalise pas trop encore, les autres n’ont pas encore passé la ligne. Mais ça me fait penser à Philippe Vicariot en 1995 (lequel avait pris une avance d’une heure avant d’être battu sur le fil par un certain Philippe Poupon). On est à la moitié de la course, on a de l’avance, c’est vrai... mais je le répète, ce n’est pas fini.

Le podium d’étape et le général provisoire ce sera probablement Troussel, Chabagny et Le Cléac’h, trois copains à terre et en mer...ça fait quoi ?

Ah la la... (il soupire en souriant, les yeux dans le vague), alors là... alors là... ça tu vois, ça, ça c’est pecab’ de chez pecab’ ! On est vraiment super potes et si ça pouvait être le même podium à Concarneau... alors là... là il y aurait une fiesta énorme !

Recueilli par Bruno Ménard


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