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Volvo Ocean Race

Torben Grael remporte l’étape Rio - Boston

"C’est une marche de plus vers notre objectif final"

lundi 27 avril 2009Information Volvo Ocean Race

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Cette nuit, en faisant main basse sur les deux premières places de cette 6e étape Rio-Boston, l’Ericsson Racing Team continue à forcer l’admiration. C’est la seconde fois que le tandem suédois remporte des deux plus hautes marches d’un podium de cette Volvo Ocean Race 2008-2009. La précédente prouesse date de l’étape 5, Qingdao-Rio, mais cette fois, c’était l’équipage « Nordic » Ericsson 3 qui avait devancé l’équipage « International » Ericsson 4.

Mené par le Brésilien Torben Grael (cinq médailles aux Jeux Olympiques entre 1984 et 2004), le Volvo Open 70 Ericsson 4 a franchi la ligne d’arrivée de Boston à 22h05 (heure Paris), 16h05 (heure locale), après 15 jours, 10heures et 30 minutes de course pour un parcours de 4 900 milles.

Torben Grael : “C’est magnifique. Je pense que nous avons fait du bon travail. Nous avons toujours été au contact des autres bateaux. Le moment clé de cette étape a été quand nous avons empanné il y a quelques jours. Après, il n’y avait plus de véritables options à choisir. Nous avons réussi à conserver notre avance, ce qui n’a pas été facile. Même à quelques milles de l’arrivée, quand les très faibles brises de terre et de mer se battaient entre elles. Cela a été dur, mais le résultat est très satisfaisant. On ne pouvait pas rêver mieux. C’est une marche de plus vers notre objectif final. Les régates aux Etats Unis me portent chance… C’est une preuve de plus. »

Jules Salter, navigateur à bord d’Ericsson 4 : « Dur, dur. Probablement ce que nous avons rencontré de plus difficile. Nous avons beaucoup de chance de remporter cette victoire. On peut raconter tout ce qu’on veut sur la stratégie, la lecture de livres, etc… mais je pense que c’est surtout une question de chance. Nous savions cependant que nous et les voiles faisions du bon boulot, mais rien n’était gagné avant que nous ne franchissions la ligne. Nous avons eu chacun une trentaine de minutes de sommeil le dernier jour. Et en fait, presque toute l’étape a été sur ce rythme… »

La bataille pour la seconde place s’est révélée particulièrement intense entre Ericsson 3 et Telefonica Blue, puisque les Suédois mené par Magnus Olsson (déjà 5 Whitbread/Volvo Ocean Race sous le ciré) l’ont emporté de 5 minutes sur les Espagnols, en franchissant la ligne à 22h17 (Paris), soit 13 minutes après le vainqueur.

Magnus Olsson, blessé au dos après avoir heurté violemment une des barres à roue en milieu d’étape : “Nous sommes bien sûr très heureux de ce résultat. Mon dos va mieux mais cela a été très pénible au début. C’est l’équipage qui a fait tout le travail. Nous avons réussi à bien contrôler le retour de Telefonica Blue… Mais pour battre Ericsson 4, c’était une autre paire de manches... Peut-être la prochaine fois…”

Arrivés en 3e position, Bouwe Bekking et son équipage estime avoir sauvé les meubles : “Nous avons fait un super retour à la fin après deux jours particulièrement horribles. Doubler Puma et rattraper Ericsson 3 a été un vrai accomplissement. Nous sommes passés par une période désastreuse, mais nous avons réussi à la surmonter et à nous battre jusqu’au bout ».

Au classement général provisoire, Ericsson 4 enfonce le clou en cumulant désormais 77,5 points et paraît de plus en plus hors d’atteinte. En devançant Puma à Boston, Telefonica Blue reprend sa 2e place au général avec 64,5 points alors que les Américains totalisent désormais 64 points. De son côté, Ericsson 3 continue à construire son petit pécule avec 53 points, et à se rapprocher discrètement du top 3 de cette édition 2008-2009 de la Volvo Ocean Race.

S’il y avait une étape que le skipper de Puma, Kenny Read, aurait bien aimé remporter, c’est celle-là. Parce qu’il est local de l’étape, parce que le bateau a été construit dans le coin, parce que le team s’est entraîné plus de 4 mois à quelques kilomètres de là et surtout parce que c’est le fief nord américain du sponsor de leur équipe. Bref, une affaire de famille. Mais les choses en ont été autrement puisque Puma se présentait à 0h12 (Paris) sur la ligne, certes avec deux petites heures de retard sur le vainqueur après près de 16 jours de course, mais en 4e position. Frustrant.

Ken Read : « Rien n’a été comme nous le voulions. J’aimerais dire que c’est la faute du bateau, d’un manque d’effort, ou des voiles, mais en fait nous n’avons pas arrêté de trébucher sur des petits détails. Il faut se faire une raison… On a fait au mieux mais cela n’a pas marché. Bravo à Ericsson 4. Il semble qu’ils ne fassent aucune erreur. Tant mieux pour eux. »

La bagarre pour la 5e place est acharnée entre Telefonica Black et Delta Lloyd. Verdict en fin de matinée. Mais quelque soit l’ordre sur la ligne d’arrivée, leur classement au général ne devrait pas changer. Telefonica Black resterait 6e et Delta Lloyd 7e.

A 9h45, ce matin, Green Dragon était encore à une soixantaine de milles de la fin de son parcours. Son classement au général après 10 manches ne devrait également pas changer. Le concurrent sino-irlandais conserverait sa 5e place.

Prochain rendez-vous sur l’eau : l’in port de Boston le samedi 9 mai, puis l’étape retour vers l’Europe dont le départ sera donné le samedi 16 mai.

Réactions Pontons des deux Français embarqués

- Laurent Pagès – chef de quart sur Telefonica Blue : « C’est une longue histoire Histoire #histoire car depuis Rio il s’est passé beaucoup de choses. Dans les faits, dans nos têtes et dans celles de nos adversaires. On a fait une grande partie de cette étape en tête, parfois avec beaucoup d’avance. Et puis il y a eu ce passage crucial à la hauteur des Bermudes que nous n’avons pas bien négocié. On n’a sans doute pas fait les bons choix à ce moment-là et les autres ont très bien navigué certainement aussi. Ils ont su empanner au bon moment. Heureusement, on est bien revenus sur la fin. Cette nuit, on s’est battu avec Puma et on arrive à les larguer et, on ne sait pas comment, à avoir 25 milles d’avance à l’arrivée. On a essayé jusqu’à la fin de passer Ericsson 3 mais cela a été trop juste. On finit avec un petit sentiment de frustration car il y avait l’espace pour nous de gagner cette étape. Mais on a fait une erreur sur un choix qui n’était pas facile. On assume. Les autres ont été meilleurs. »

- Sidney Gavignet – chef de quart sur Puma : « Même si la Volvo Ocean Race n’est pas finie, pour nous on a le sentiment d’avoir déjà bouclé un tour du monde car notre bateau a été construit aux Etats Unis et que nous nous sommes longtemps entrainés près d’ici, à Newport. Faire la grande boucle, même aujourd’hui, ce n’est pas rien. Surtout sur des bateaux modernes. C’est une bel « achievement » comme disent nos amis anglo-saxons. D’ailleurs on revient et on voit des bébés sur les pontons qui n’étaient pas là quand nous sommes partis... (rires). C’est assez chouette. Je suis content. Sur cette étape on a tout eu : du petit temps au près, du petit temps au portant, après on a eu du près fort dans des vagues. On a eu du froid, on a eu du chaud. Tout l’éventail de ce qu’on peut trouver sur l’eau. Mais c’est vrai que cela n’a pas marché comme on aurait voulu. Ce n’est pas grave, c’est la course. Je me suis bien régalé en tout cas. »


Classement de la 6e étape Rio-Boston :

- 1. Ericsson 4 : 8 points
- 2. Ericsson 3 : 7 points
- 3. Telefónica Blue : 6 points
- 4. Puma : 5 points

Classement general provisoire après 10 manches :

- 1. Ericsson 4 (Torben Grael/BRA) 77.5 points (arrivé)
- 2. Telefónica Blue (Bouwe Bekking/NED) 64.5 points (arrivé)
- 3. PUMA (Ken Read/USA) 64.0 points (arrivé)
- 4. Ericsson 3 (Magnus Olsson/SWE) 53.0 points (arrivé)
- 5. Green Dragon (Ian Walker/GBR) 42.0 points (en course)
- 6. Telefónica Black (Fernando Echávarri/ESP) 25.0 points (en course)
- 7. Delta Lloyd (Roberto Bérmudez/ESP) 18.0 points (en course)
- 8. Team Russia : 10.5 points (DNS)



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