Il y a eu la XXXII^e Coupe de l’America. Ce fut la 2^e Cup remportée par Alinghi, le défi suisse d’Ernesto Bertarelli. Puis Bertarelli a voulu changer la jauge et passer des Class America à des voiliers de 90 pieds. Il en a suivi une fronde des teams (on les appelle les « challengers »). De plus, les Suisses avaient désigné pour chef des challengers (le « challenger of record Record #sailingrecord  ») un club ami basé en Espagne (la XXXII^e Cup s’est déroulée à Valencia en Espagne). Mais le club n’existait pas encore ce qui formait un bon pied de nez aux autres challengers, et en particulier celui du patron d’Oracle, l’Américain Larry Ellison. Le même qui avait embauché l’ancien skipper du team Alinghi, le Néo Zélandais Russel Coutts. Le meilleur barreur du monde. Mais là, vous ne suivez déjà plus… Pourtant ce n’est pas fini. Le bazar ne fait que commencer !

Furieux, les Américains menés par Coutts et Ellison et soutenus par le Yacht Club de San Francisco (dans la Coupe de l’America, les défis sont lancés par des clubs de voile) décident de contre-attaquer. Ils lancent un challenge exceptionnel aux Suisses soutenus, eux, par la Société Nautique de Genève. Ils veulent un match à un contre un conformément aux règles de 1851, le « Deed of Gift » (le DoG). Ce défi est basé sur la définition d’un voilier de 90 pieds de long et 90 pieds de large à la flottaison (on passe l’histoire Histoire #histoire de la rule box mal définie qui présente plus une barge qu’un bateau…). Et les Américains font construire un trimaran conforme à leurs idées pour affronter un engin que doivent concevoir les Suisses. S’en suit une bataille juridique sur la légalité du défi, la légalité du format du bateau etc. Ce n’est d’ailleurs pas fini puisque la Cours de New York doit décider de la légalité du choix par les Suisses de disputer la course dans un Emirat arabe, Ras al-Kaimah alias « RAK ».

Pendant la bataille juridique, les Américains ont fait naviguer leur trimaran et les Suisses ont gagné du temps pour construire à leur tour un catamaran géant qui devra répondre, sur l’eau, au challenge lancé par les Américains. Pour l’instant la date est définie : ce sera février 2010… « Dogzilla » (c’est un surnom en hommage au monstre japonais), le monstre américain affrontera au meilleur des trois régates « CheeseZilla », le monstre suisse à Ras al-Kaimah. Le vainqueur remportera la XXXIII^e Coupe de l’America. Ensuite, les deux équipes ont promis que l’on reviendrait, pour la XXXIV^e édition, à une America’s Cup America's Cup #AmericasCup plus conventionnelle avec une sélection de challengers pour rencontrer le defender (le détenteur de la coupe, la fameuse Aiguière d’argent).

Donc, si tout se passe bien (on l’a vu, rien ne se passe bien depuis la XXXII^e Cup), les défis italiens, espagnols, allemand, néo-zélandais ou même chinois et donc français qui doivent patienter, vont pouvoir revenir dans la course. Pour les faire patienter, le Français Bruno Troublé qui avait barré le 12mJI du Baron Bich puis inventé les Louis Vuitton Cup, les régates de sélection du challenger, a lancé l’idée d’une compétition en Nouvelle-Zélande entre les défis (encore vivants) à bord des « antiques » Class America. Ce furent les Louis Vuitton Pacific Series. De son succès, est née l’idée des Louis Vuitton World Series, un circuit mondial fondé sur le même principe (4 bateaux à se partager pour les régates). Elles doivent commencer à Nice en novembre… C’est une belle opération pour la marque Louis Vuitton qui s’était aussi retirée de l’organisation Organisation #organisation de la Coupe de l’America en tant que sponsor. Elle reprend du coup la main sur ce monde du match-racing match-racing #MatchRacing et de ses stars et teams internationaux.

On se retrouve donc actuellement avec une Coupe de l’America qui ne concerne que deux teams et qui se disputera en multicoque géant et un circuit basé sur les Class America, des monocoques dédiés à cet exercice.

Pour une équipe comme celle de Stéphane Kandler, le patron de K-Challenge, la seule optique de régate est donc ce circuit qui commence le mois prochain. Et pour cela, il vient de confirmer à Paris son association avec l’Allemand Jochen Schümann. Le challenge change de nom et devient All4One (lire ici). Le patron français du team confirme aussi sa participation au Louis Vuitton Trophy de Nice où il courra sous les couleurs de la France et de l’Allemagne. Et, plus original, sous les bannières de deux clubs : le Cercle de Voile de Paris et le Kieler Yacht Club. Reste que la Coupe, la vraie, est basée sur des challenges basés sur des clubs uniques. One for one : un club pour un défi… Comment feront-ils pour la XXXIV^e Coupe de l’America ? On a le temps de voir est le leitmotiv de l’équipe. Et de tous ceux qui suivent la Coupe…

Ch.Guigueno

Quelques sites

 All4One Challenge : www.all4onechallenge.com
 Le Defender : Alinghi : www.alinghi.com
 Le Challenger : BMW Oracle Racing : www.bmworacleracing.com