Derrière Claude Thelier, un autre marin proche de l’archipel Antillais va pointer son étrave : Florys de Luc Coquelin qui devrait arriver dans la nuit ou au petit matin. Même estimation d’arrivée pour le Basque Didier Munduteguy sur son 60^e Sud qui devrait boucler sa troisième Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum à la 7^e place en Monocoques IMOCA Imoca #IMOCA .

Mais la fin de nuit d’hier et la matinée ont été déjà occupés par deux arrivées : Nick Moloney sur Ashfield Healthcare qui termine 1^er de la classe Monocoques 50 pieds et Hervé Cléris sur Vaincre la Mucoviscidose qui monte sur la 3^e marche du podium en Multicoques 50 pieds. Ce jour, ils sont encore 15 marins en mer.

Ellen et Nick : double victoire pour Offshore Challenge

Photo : G.Martin-Raget/Promovoile

« Good job, Mister Nick Moloney ! »… En passant la ligne d’arrivée à 05 h 08’ 04’’ TU le 28 novembre, Nick Moloney vient de remporter la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum dans sa classe, celles des monocoques 50 pieds. Il boucle cette transatlantique en 18 jours 16 heures 23 minutes et 04 secondes de course et bât par la même occasion, soit de presque deux jours, le temps de référence de sa copine Ellen MacArthur établi en 1998 à bord du 50 pieds Kingfisher. Pour mémoire, ce record Record #sailingrecord était alors de 20 jours, 11 heures, 44 minutes et 49 secondes. Une superbe victoire pour Nick qui, outre le fait d’avoir un CV nautique long comme un jour sans vent, appréhendait un peu ce rendez-vous solitaire. Trophée Jules Verne en poche, participations à la Coupe de l’America, Whitbread, multiplus navigations sur le 60 pieds Kingfisher d’Ellen MacArthur… Rien à dire le garçon est solide mais après son chavirage dans la Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat 1999, qui s’était aussi soldé par un bras cassé, cet Australien de 34 ans avait besoin de se prouver qu’il était capable de naviguer en solitaire. Sans quoi, ses rêves de Vendée Globe auraient bien pu s’évaporer.

Nick a survolé la course sur ce plan Finot de 1996 vainqueur d’Around Alone en 1998/99 sous le nom de CCP Cray Valley. Il a rapidement pris la tête et seul Yannick Bestaven (République Dominicaine) est venu lui chatouiller la poupe un court moment avant de définitivement abandonner après trois jours de course. Voie dégagée, il choisit tout de suite une route Nord de la flotte. Il est également le premier à « plonger » franchement pour contourner au mieux l’anticyclone des Açores. Préservant son avance sans trop pousser son bateau, Nick a fait la course à son rythme. Peu à peu, il sème ses principaux poursuivants Florys (Luc Coquelin), Mille Visages (Hervé Vachée) et Branec III (Roger Langevin). Il passe ainsi de 60 petits milles d’écart sur Luc Coquelin le 19 novembre, à 216 milles d’avance quelques heures avant l’arrivée. Taillé pour le largue et le vent arrière, son Ashfield Healthcare a montré, dès les alizés touchés, ses capacités à glisser au portant à vitesse Vitesse #speedsailing élevée. Belle victoire pour Nick Moloney qui peut maintenant rêver à plus grand et à plus long…

La troisième marche du podium en multicoques 50 pieds.

Début de journée sur les plus hautes marches du podium puisque c’est Hervé Cléris sur Vaincre La Muciviscidose qui suit Nick Moloney à Pointe-à-Pitre. Hervé réalise une superbe course et monte sur la troisième marche du podium du classement Multicoques 50 pieds derrière Franck -Yves Escoffier (Crêpes Whaou !) et Anne Caseneuve (Yachting-casino.com). Il a passé la ligne d’arrivée à 7 heures 30 minutes et 52 secondes TU soit après 18 jours 18 heures 55 minutes et 52 secondes de course. Lors de la précédente édition, cet amateur très éclairé de 55 ans, orthodontiste à la ville, avait en effet terminé second, derrière son concurrent de toujours Franck-Yves Escoffier. Voilà 10 ans qu’Hervé Cléris écume les départs de course au large avec son fidèle plan Irens avec lequel il va glaner de nombreuses victoires (dont une Route du Rhum et trois Europe 1 New Man Star !).

Cette édition 2002 était en effet sa quatrième participation et elle ne fut pas de tout repos. Dès le 12 novembre, quatre jours après le départ, Hervé Cléris s’installe en troisième position. Avec Claude Thélier (Archipel Guadeloupe), il est un des rares concurrents à plonger dans le Sud après la sortie de la Manche et comme le Guadeloupéen, il connaîtra quelques longues heures au plus fort de la tempête. Résultat : une trinquette déchirée qu’il faut changer à Madère. Hervé Cléris y fait une courte escale technique (5 heures) le 16 novembre, en profite pour dormir un peu et repars. La suite se jouera entre lui et Claude Thélier, quatrième. Pendant 10 jours, les deux solitaires vont se marquer et même se croiser lors de la descente au portant vers la Guadeloupe. Les écarts restent serrés (entre 10 et 40 milles) et rien ne sera joué jusqu’à l’arrivée à Pointe à Pitre.

Pierrick Garenne (avec l’aide de Camille El Beze)

Dernière minute : Incroyable arrivée de Claude Thelier sur Archipel Guadeloupe qui vient de franchir la ligne d’arrivée avec une nuée de bateaux venus pour l’accueillir. Catamarans de sports, Saintoises, grosses unités… il y avait bien une centaine de bateaux pour accueillir l’enfant du pays puisque c’est la première fois qu’un Guadeloupéen arrive à bon port dans l’histoire Histoire #histoire de la Route du Rhum. Objectif réussi pour Claude Thelier qui a coupé la ligne d’arrivée à 15 heures 22 minutes et 18 secondes TU. Son temps de course est 19 jours 02 heures 47 minutes et 18 secondes à la vitesse Vitesse #speedsailing moyenne sur l’orthodromie de 7,72 nœuds.    

Gouttes de Rhum   TechnoMarine de Stève Ravussin a pointé le bout de ses étraves vers 13h30 ce jour heures françaises au large de Pointe-à-Pitre. Il devrait être expertisé en Guadeloupe avant d’être ensuite acheminé vers la Martinique d’où il prendra le large sur une barge pour revenir en France. Les travaux pourront alors commencer…

Seul inscrit dans la classe des Monocoques de Classe 1, Bruno Reibel sur Ville de Dinard fait sa course dans la course... S’il pointe à 1 400 milles de l’arrivée, Bruno connaît des soucis de communication Communication #Communication et les liaisons téléphoniques se font toujours plus rares… Seul un petit mail du matin nous donne un peu plus d’infos sur ses conditions de navigation : « il parait que cela se mérite les alizés. J’entre dedans avec 25 nœuds de vent arrière. Bilan : mon café au lait étendu sur la table a cartes. Ici tout est fou, même les poissons volent ! Je file entre 8 et 9 nœuds en route directe. Bye Bruno »…

Pierre-Yves Guennec a tout essuyé sur le plus petit trimaran inscrit dans la course. Tempête où son bateau jouait au sous-marin, pétole, grains violents… Les dernières nouvelles de Lehning-Lapeyre/LPP Blanchet Gourbeyre sont : « La nuit de mardi à mercredi s’est déroulée une fois de plus sous des grains nécessitant beaucoup de manœuvres et interdisant le sommeil, le bateau étant toujours aussi sensible aux variations de vent surtout au portant ou déjà tout est choqué en grand ... Mais le moral est bon. Seul le ragage des haubans par les lattes de grand voile me préoccupe ! ». A 12 heures ce jour, Pierre-Yves Guennec pointe à 924,5 milles de Pointe-à-Pitre.

En direct du Rhum

 Régis Guillemot (Storage Tek) : « Je vis des moments forts, je pense à tous ceux qui m’attendent à l’arrivée sur la ligne, probablement vendredi soir. En revanche, j’ai passé une nuit compliquée pas assez de vent pour faire porter le spi, je n’ai pas de solent, j’ai du mal à trouver la bonne configuration de voilure. J’avance doucement mais sûrement ».

 Patrick Favre (Millimages - Gédéon) : « La température monte à tous points de vue !...J’avance à 8 - 8,5 nœuds c’est déjà pas mal par rapport aux autres. Je navigue plein vent arrière depuis plusieurs jours et c’est un peu énervant car il faut tirer des bords en permanence. Je commence à penser au petit tour de la Guadeloupe qui va être sympa. Je ne pense pas être là pour l’apéro de dimanche soir, mais plutôt pour le deuxième film. Je serai presque prêt à aller au bureau lundi matin.... »

 Didier Mundutéguy (60^e Sud) : « Je navigue dans un alizé évanescent. C’est simple, il n’y a pas de vent, enfin 5 nœuds, je marche à 2, les voiles ne portent pas, il y a de la houle, et ca tape. Impossible de se reposer dans ces conditions, il faut encore se battre pour gérer le moindre souffle... J’ai perdu 100 milles par rapport à mes prévisions... J’ai un problème de drisse de gennaker, il y a un point d’usure quelque part et j’en coupe des bouts régulièrement. Heureusement j’avais prévu long, pour la centaine de mille qui reste, ça devrait tenir... »

 Bob Escoffier (Addeco Etoile Horizon) : « Enfin ! j’ai 20 nœuds de vent, c’est ma plus belle journée de navigation depuis Madère, j’espère que ça va tenir... »

 Miranda Merron (Un Univers de Services) : « Je commence à dresser la liste de ce qu’il y a à faire : tout nettoyer. C’est assez dégoûtant, je n’ai pas fait le ménage depuis le départ, mais tant pis, il y a personne pour le voir ! Je vois des oiseaux qui sont normalement pas loin de terre. On approche. Je fais le cap exact et ça fait énormément de bien, j’espère que ça va durer !... j’ai sorti la carte de la Guadeloupe ».

 Mike Birch (Tir Groupé - Montres Yéma) : « Aujourd’hui le ciel est clair, le vent de 10 -15 nœuds, c’est une journée parfaite. Hier j’ai eu de gros grains et ce n’était pas drôle. Tout va bien à bord, j’ai hâte d’être à la Guadeloupe ».