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Trophée Jules Verne

Olivier de Kersauson : "il faut amener un bateau en état de courir au Cap Horn"

Andrew Preece : "C’est plutôt sympa d’avoir laissé l’hiver anglais derrière nous"

mardi 4 février 2003Redaction SSS [Source RP]


Le trimaran aux couleurs de Cap Gemini et Schneider Electric a fortement incliné ses étraves vers le nord depuis hier. En effet, le trimaran est passé de 50° à 45° de latitude Sud depuis 36 heures dans le but de négocier au mieux le front rencontré. Geronimo a parcouru 422 milles, lors de sa 24e journée de tentative du Trophée Jules Verne.

Olivier a fait un point sur sa position par rapport au record Record #sailingrecord de Bruno Peyron et de son équipage.

« Nous sommes contents de voir que nous sommes dans des temps de marche cohérents sans pour autant bousiller le matériel. Je l’ai toujours dit : il faut amener un bateau en état de courir au Cap Horn. Le gain se fait sur la remontée. Dans le Sud, tout le monde peu aller à peu près vite, à un ou deux nœuds d’écart. Un tour du Monde réussi, ce sont une descente et une remontée rapides ».

Depuis son passage au large des Kerguelen, les températures de l’eau oscillent entre 3°C et 7°C, tandis que celle de l’intérieur du bateau stagne aux alentours de 6°C. Dans ces conditions, l’équipage est en surveillance constante de la température de l’eau car une température très basse est annonciatrice de glaces. « On a en permanence un thermomètre immergé qui donne la température de l’air et celle de l’eau. D’abord parce ces températures sont un grand facteur de l’orientation des vents et de leurs comportements mais également parce que dans ces zones-là, les risques de rencontrer des glaces sont importants. Bien qu’en réalité, il n’y ait pas véritablement de loi. Un jour j’ai vu de la glace à 7°C par 42° Nord. Lorsque l’on commence à voir l’eau à 0°C, 2°C ou -2°C, il faut faire très attention : les peu de morceaux de glace qui nous atteignent n’ont pas pu fondre. C’est ça le problème. L’idéal est de rester toujours dans des eaux à 7°C, mais ce n’est pas toujours possible. Cette convergence Antarctique, telle qu’elle est là, ne nous le permet pas ».

À bord de Geronimo, les hommes de Cap Gemini et Schneider Electric possèdent différents moyens de détection pour les glaces. « Un coup d’œil au radar toutes les 10 minutes, soit à peu près tous les 12 milles. À cette distance, on peut voir un iceberg de la taille d’un immeuble, commencer à repérer un « spot ». Bien évidemment, il y a des moments où les visibilités sont nulles. Mais nous avons un bon radar. Dans cette partie du monde, l’eau est très froide, elle n’est pas brassée. Quand elle est à 4°C, il faut commencer à faire attention. Les gars de la mission polaire installés en territoire des Terres Australes et Antarctique Françaises, m’ont appris que l’été avait beaucoup de mal à s’installer cette année. Par conséquent, il y a eu assez peu de glaces dérivantes. Ils ont ajouté que cette partie du monde n’avait pas l’air de s’être réchauffée l’an passé, au contraire même ».

Dans ces parages, l’équipage dispose également de lunettes de vision nocturne spéciales développées par Fujinon, et qui sont utilisées de nuit par le quart de veille. Il reste que seule la concentration des hommes reste le dernier rempart contre une mauvaise rencontre. Remonté au nord du 50S, Geronimo rallonge sa route, mais réduit son risque de collision tout en restant bien placé par rapport à la dépression.

Information http://www.grandsrecords.com

Position de Geronimo : Jour 24 à 03h00 TU

- Latitude Longitude Distance 24H Moyenne Distance au Cap Leeuwin
- Geronimo 47°24S 92°57E 422 milles 17,60 888 milles
- Orange 43°27S 62°55W 417 milles 17,38 2136 milles  
- Position du bateau à 15H00 TU ce jour : 45°08S.- 97°46 E
- Distance parcourue en 12 heures : 242 milles
- Vitesse Vitesse #speedsailing moyenne sur les 12 dernières heures : 20,18 nœuds


KINGFISHER2 continue d’afficher de BELLES VITESSES MOYENNES (23.6 noeuds cette dernière heure avec des pointes à 31) mais Ellen et le routeur météo Meeno Schrader se penchent déjà sur la prochaine décision tactique importante : où traverser l’équateur ?

L’objectif étant de trouver le meilleur couloir de vent possible à travers le Pot au Noir, cette zone très instable avec peu voire pas du tout de vent, située près de l’équateur. Actuellement, KINGFISHER2 fait cap entre 26 et 27 degrés ouest pour franchir l’équateur. A partir de là, ils devront étudier de près l’évolution d’un autre obstacle, l’anticyclone de Sainte Hélène, qui s’étend pour l’instant d’un côté à l’autre de l’Atlantique Sud et leur barre la route du grand sud.

Il semble désormais impossible pour KINGFISHER2 de battre le RECORD Record #sailingrecord OUESSANT-EQUATEUR détenu depuis peu par Geronimo (il leur faudrait pour cela franchir l’équateur avant demain à 18.15 GMT et réaliser une vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 31 noeuds...!). Toutefois, il leur reste encore des chances de battre le temps d’Orange et même peut être l’ancien record d’ENZA détenu par Peter Blake et Robin Knox-Johnston en 7 jours, 4 heures, 24 minutes (voir ci-dessous)

- ANDREW PREECE : cet après midi on attend un fichier GRIB (prévisions météo traitées par les programmes de routage du bord pour suggérer la meilleure route à suivre) de Meeno qui doit nous donner notre première carte météo de l’Atlantique Sud. C’est plutôt sympa d’avoir laissé l’hiver anglais derrière nous et d’être maintenant en shorts même si on se prépare déjà au froid du grand sud. Pour l’instant nous sommes à environ 250 milles derrière le temps de Geronimo au même moment, mais si on prend en compte les vents légers qui nous ont ralentis hier, ce n’est pas si mal. Et il y a encore plein de possibilités tactiques dans les 10 prochains jours.

- NIGEL KING : un des aspects les plus décevant pour l’instant c’est le manque de faune autour de nous. On croise beaucoup moins d’animaux que sur les précédentes courses auxquelles j’ai participé en Atlantique Nord. Enfin si, j’ai vu un calmar géant avec un corps d’environ 1 mètre de long (à moins que ce ne soit les effets des antibiotiques...)

Information Kingfisher Challenges

LES CHIFFRES : à 15h00 GMT le 04.02.03
- Position : 14 29’ N / 26 26’ W (163 milles au sud de l’île la plus au nord du Cap Vert / 521 dans l’ouest de Dakar)
- VITESSE moy / maxi BATEAU (sur la dernière heure) : 23.65 / 31 nds
- VITESSE moy / maxi VENT (sur la dernière heure) : 22.47 / 30.5 nds
- DIRECTION du VENT : 056
- DISTANCE de l’ÉQUATEUR : 861 milles (distance théorique la plus courte)



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