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Velux 5 OCEANS • J31

Stamm embraye l’Indien largement en tête

"700 milles d’avance peuvent vite être rattrapés !"

mardi 21 novembre 2006Information Velux 5 Oceans

Bernard Stamm franchit la longitude du Cap de Bonne-Espérance à un rythme impressionnant. Pendant ce temps, Mike Golding plonge vers le Sud et rattrape progressivement Alex Thomson. Les conditions météo se durcissent à mesure que les premiers bateaux s’enfoncent dans les Mers du Sud. Après plusieurs jours de près au large du Brésil, Unai Basurko attaque Graham Dalton et Sir Robin Knox-Johnston…

Le leader de la course Bernard Stamm a fait son entrée dans l’océan Indien hier soir en franchissant la longitude 18.29° Est, alors qu’il se trouve à près de 1000 milles dans le sud du Cap de Bonne-Espérance, premier des trois grands caps du parcours de la VELUX 5 OCEANS Velux 5 Oceans #Velux5Oceans . À bord de CHEMINÉES POUJOULAT, le skipper Suisse, vainqueur de la précédente édition, a enregistré ces dernières 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures la meilleure vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de toute la flotte, et cela malgré une drisse de gennaker cassée.

Une fois passée la limite ouest de la porte de sécurité fixée par les organisateurs de la course, Mike Golding, sur ECOVER, a quant à lui pris l’option de plonger vers le sud, derrière HUGO BOSS (Alex Thomson). Le Champion du Monde s’accroche désormais au tableau arrière du jeune skipper britannique et n’est plus qu’à 34 milles de la seconde place.

De son côté, Kojiro Shiraishi a choisi de rester plus au nord, bien au-delà de la porte de sécurité par 42 degrés Sud. Une décision qui a fait perdre au skipper japonais plusieurs milles sur Mike Golding. Les conditions rencontrées par SPIRIT OF YUKOH restent toutefois très caractéristiques des Mers du Sud avec notamment une chute importante des températures. Après avoir doublé la porte de passage obligatoire au large de l’Afrique du Sud, la tête de la flotte s’enfonce progressivement dans les Mers du Sud. Et bien qu’il n’y ait pas de frontière officielle pour délimiter cette région du globe, on peut considérer qu’à partir de 50 degrés sud, les skippers sont bel et bien engagés dans les Mers du Sud.

Plus au nord dans l’océan Atlantique, au large des côtes brésiliennes, Unai Basurko (PAKEA) continue de prendre en chasse Graham Dalton (A SOUTHERN MAN) et Robin Knox-Johnston (SAGA INSURANCE). À bord de son nouveau 60 pieds, le skipper basque espère gagner du terrain dans des conditions qui commencent à s’améliorer. Après plusieurs jours de près, les trois bateaux à l’arrière de la flotte attendent avec impatience le retour des vents portants qui leur permettront d’accélérer.

Bernard Stamm, CHEMINEES POUJOULAT : « C’est vrai que les températures sont en chute libre. En doublant la longitude de l’Afrique du Sud, on a eu du vent portant assez fort donc c’était mouvementé, mais maintenant ça s’est calmé. Par contre on navigue au près donc c’est un peu bizarre. Normalement on devrait avoir un flux d’ouest. Ça devrait revenir d’ici deux jours, mais pour l’instant c’est du sud-est. C’est bien pour ceux qui font le tour du monde à l’envers ! »

« Il y a toujours cette grosse houle d’ouest donc on navigue contre le vent mais avec les vagues. Nous sommes toujours dans le brouillard, dans la grisaille. Le ciel ne s’est jamais découvert. Il fait 5 ou 6 degrés dehors et l’eau est à 4 ou 5 degrés et je maudis le jour où j’ai quitté Bilbao en oubliant mes polaires parce qu’il fait 4 degrés dedans et sans les polaires, c’est un peu une épreuve. »

« Pour l’instant je suis une route nord-est depuis quelques heures donc je remonte un peu pour redescendre par la suite. Je crois que je ne descendrais pas plus que ce que j’ai déjà fait, vers 56° Sud. Nous avons une marque de passage à laisser à tribord aux Kerguelen, qui nous maintient à peu au nord. Il y a souvent un anticyclone situé dans l’ouest direct de Fremantle. Il peut nous barrer la route et les 700 milles d’avance peuvent vite être rattrapés. On a vu que Mike et Alex sont capables de tenir des moyennes importantes donc il ne faut pas les laisser faire. »

« Avant le coup de vent, j’ai la drisse de gennaker de brise qui a lâché. Je me suis retrouvé avec la voile dans l’eau sur le côté du bateau, tiré par l’amure alors qu’on filait à 20 nœuds. Il m’a fallu 2 heures pour la remettre sur le pont avec une autre drisse et des écoutes en tirant au winch pour ramener la voile à bord sans la déchirer. Ce matin, j’avais tout préparé pour monter au mât, mais je n’ai pas réussi à le faire parce qu’en cassant, la drisse est tombée dans le mât dans un paquet de nœuds. Il m’a fallu du temps pour la récupérer. Mais maintenant c’est fait et à la première occasion je vais la repasser. C’est une voile importante, très polyvalente. On peut la tenir jusque 40 nœuds de vent donc sans ce gennaker, on fait des moyennes beaucoup moins élevées. »

Kojiro Shiraishi, SPIRIT OF YUKOH : « Le front au-devant duquel nous naviguions depuis un moment nous a dépassé en début de matinée. Le vent a donc tourné et nous avons dû empanner. Nous suivons un cap un peu plus nord que prévu, mais je pense que le vent va bientôt rebasculer donc je préfère rester concentré sur la vitesse Vitesse #speedsailing du bateau ».

« Hier nous avons parcouru 423,9 milles à la vitesse moyenne de 17,66 noeuds ! C’est mon meilleur résultat en solitaire. Un nouveau record Record #sailingrecord personnel ! Peut-être même un nouveau record Record #sailingrecord japonais ! Lors de la dernière Around Alone, je crois me souvenir que ma meilleure moyenne en Open 40 était 270 milles en 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures . Rien à voir avec les 60 pieds ! »

« Le problème c’est qu’à cette vitesse, on finit forcément par casser des petites choses. La protection de la trinquette a carrément été arrachée du bateau. La puissance de ces vagues est impressionnante. Dehors, le ciel est toujours très sombre. Après avoir longuement travaillé sur le pont, je suis retourné à l’intérieur et il faisait tellement froid que je pouvais voir la vapeur de ma respiration. C’est l’air de l’Antarctique ».

Unai Basurko, PAKEA : « Les conditions sont très bonnes en ce moment. J’avance à une vitesse comprise entre 12 et 15 noeuds dans 20 à 25 noeuds de vent, avec un ris dans la grand-voile et un petit foc. C’était un peu plus dur la nuit dernière. Nous devions normalement avoir des vents assez faibles, mais le temps a fraîchi progressivement. Vers 3h30, j’ai décidé d’aller réduire la grand-voile et d’envoyer une petite voile à l’avant. Je n’ai pas du tout dormi ».

« Ces derniers jours n’ont pas été très confortables pour moi. J’étais au près dans des vents extrêmement variables et des vagues imprévisibles qui m’empêchaient de faire un bon cap. Les conditions ont commencé à s’améliorer hier. Je me sens plutôt bien pour l’instant. Comme disait Eric Tabarly, ce type de compétition est un peu comme un marathon. C’est une épreuve d’endurance, avec plusieurs sprints par jour. Je suis confiant. Je pense que je vais atteindre mon objectif ».

« La bataille entre Graham Dalton et moi est très intéressante. Ces quatre derniers jours, nous n’avons pas vraiment pu pousser les bateaux, mais maintenant, c’est reparti. J’ai décidé de rester plus à l’ouest que Graham pour avoir une meilleure vitesse, même si je ne fais pas un aussi bon cap que lui ».


Boat Positions as at 10:20 UTC
- 1 Cheminees Poujoulat Bernard Stamm 4063
- 2 Hugo Boss Alex Thomson 751
- 3 Ecover Mike Golding 785
- 4 Spirit of Yukoh Kojiro Shiraishi 956
- 5 SAGA Insurance Sir Robin Knox-Johnston 3087
- 6 A Southern Man-AGD Graham Dalton 3329
- 7 PAKEA Unai Basurko 3427


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