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Bunny McDiarmid : "Les Néo Zélandais veulent une Coupe de l’America sans nucléaire"

Les Kiwis et Greenpeace face au nucléaire Français

jeudi 14 mars 2002Christophe Guigueno

Bunny McDiarmid est une militante anti nucléaire de Greenpeace Nouvelle Zélande. Elle a été une des premières à élever la voix contre le partenariat entre le groupe nucléaire français Areva et l’équipe du Défi Français pour la Coupe de l’America 2003.

Pour mieux apprécier la vision de ce partenariat par les membres de Greenpeace et par les Néo Zélandais eux même, Bunny a accepté de répondre par mail à ces trois questions de SeaSailSurf.com. Mail interview :

1° Quelle fut votre première réaction lorsque vous avez appris que l’industrie nucléaire française allait sponsoriser un voilier pour une course dans la baie d’Auckland ?

- Nous avons été très surpris qu’ils aient pu prendre cette décision, et plus encore, qu’ils aient pensé qu’il n’y aurait pas de réaction de la part des Néo Zélandais et des marins de toute la planète. Beaucoup de gens en dehors de la Nouvelle Zélande savent deux choses des Néo Zélandais : nous n’utilisons aucune énergie nucléaire et nous aimons naviguer.

Il nous a alors semblé très provocateur qu’Areva essaye d’utiliser cet événement nautique pour mettre en avant son commerce industriel. Ici, en Nouvelle Zélande, l’industrie de tabac n’a pas de droit de parrainer d’événements sportifs (ndr : tout comme en France). Il est donc extraordinaire que l’industrie nucléaire dispose de ce droit.

Nous ne considérons pas Areva comme une entreprise strictement civile (ndr : comme la présente avec insistance Mr Saulnier, Dircom du groupe). Areva est responsable de pollutions radioactives à cause de son usine de La Hague et des transports dangereux de barils de plutonium et de déchets radioactifs sur tous les océans du monde. Le CEA qui est détenu majoritairement par Areva est impliqué dans le programme de développement des armes nucléaires françaises. Un programme qui était responsable des essais nucléaires à Mururoa dans le Pacifique Sud.

Le sponsoring Sponsoring #Sponsoring par une telle compagnie est incompatible avec l’éthique et les valeurs de la voile.

2° Pouvez-vous nous expliquer quel sentiment général règne en Nouvelle Zélande à propos de l’image du nucléaire français, que ce soit dans le camp des supporters de Greenpeace ou non ?

- C’est un pays fortement anti nucléaire qui fait partie d’une région anti nucléaire. Il est possible qu’il y ait de plus fortes oppositions vis à vis du programme nucléaire français ici en Nouvelle Zélande à cause des essais nucléaires qui ont été menés à Mururoa et Fangataufa jusqu’en 1995. Surtout parce qu’il y avait un Traité pour une Zone Libre du Nucléaire en Pacifique Sud et bien sur à cause de l’attentat terroriste mené par les agents secrets français contre le Rainbow Warrior en 1985.

L’industrie nucléaire française a toujours une mauvaise image ici à cause de son implication dans le transport maritime régulier de barils de plutonium et de déchets radioactifs en mer de Tasmanie et dans l’océan Pacifique et ce, malgré de fortes oppositions. L’année dernière encore, une flottille de marins Australiens et Néo Zélandais avaient navigué jusqu’en Tasmanie pour protester contre un tel fret provenant de France et à destination du Japon.

3° Que pensez-vous de l’accueil qui sera réservé au bateau Français qui portera les couleurs d’Areva lors de son arrivée en Nouvelle Zélande ?

- Je pense que la majorité des Néo Zélandais sont contents de voir un concurrent Français dans la Coupe de l’America. Mais pas à n’importe quel prix ! Je pense qu’ils veulent une Coupe de l’America sans nucléaire. La plupart des Néo Zélandais n’apprécieront pas l’idée qu’une industrie aussi sale puisse venir faire sa promotion en s’associant à une course de voile. Je pense que beaucoup de gens vont venir ici et Areva le sait. Je veux penser que d’ici la fin de la course, beaucoup de gens sauront quelle est la vraie nature d’Areva et tout sur son commerce dangereux et polluant.


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