Mini-Transat
Gwénolé Gahinet : "Mon abandon dans la Mini Transat 2013"
Le récit de son sauvetage au large des côtes portugaises
dimanche 24 novembre 2013 –
Le Jamaica arrive et je réalise que je vais abandonner le 800, ce super bateau sur lequel j’ai pris tant de plaisir et appris tant de choses cette année ! Ce bateau dans lequel j’ai mis toute mon énergie, les meilleures voiles possibles, des équipements sélectionnés et testés un par un… J’ai un pincement au cœur ! Je prépare un bout à l’étrave pour tenter un remorquage dans la foulée mais au dernier moment je réalise que ça va être très compliqué à cause de la houle qui est toujours forte : l’objectif est avant tout de monter sur ce bateau en étant sain et sauf !
L’équipage portugais me lance une bouée, je m’installe dedans, attend qu’ils soient le plus près possible et après quelques encouragements de leur part je saute à l’eau, ils me récupèrent sans souci. Il faut dire que c’est leur métier et qu’ils passent leurs journées à remonter des espadons de 200 kilos, je pense que c’est le top pour une récupération de ministe !
Une fois à bord je remercie l’équipage et jette un dernier coup d’œil au 800. Dans ma tête c’est un mélange de plein de sentiments : le soulagement de m’être fait récupérer sans problèmes, la tristesse d’abandonner le bateau, la frustration d’abandonner la course au bout de 2 jours…
L’organisation et ma famille ont eu un bon coup de stress, je m’en rends compte quand j’arrive à joindre François de la direction de course et Anne-Laure, ma compagne, avec le téléphone iridium du bord. Ces discussions, bien que courtes, sont un vrai soulagement et nous permettent de nous remettre de nos émotions.
Les 5 jours qui suivent m’aident beaucoup à prendre du recul sur la situation. Les pêcheurs sont très sympa et m’expliquent leur vie : ils partent en mer 15 jours d’affilée et reviennent 2 à 3 jours à terre, ils travaillent 18h par jour, le tout dans la bonne humeur et une super ambiance.
Je réfléchis aussi beaucoup aux raisons pour lesquelles la pièce a cassé, qu’est-ce que j’aurais pu faire pour éviter ça ? Est-ce que c’est complètement dû au choc ? Est-ce que j’ai suffisamment vérifié les pièces quand on a démonté la quille début juillet ? Est-ce que j’aurais dû éviter le vent fort en allant plus près de la côte portugaise ? Je n’arrive pas à en ressortir une réponse évidente et ça me travaille un peu…
Le fait d’être aux côtés des pêcheurs me permet de vite relativiser : j’ai une chance incroyable de vivre de ma passion et le risque de casse fait partie du jeu Jeu #jeu , c’est un sport mécanique et il y a toujours un risque. C’était une expérience très riche et je pense en ressortir grandi même s’il va y avoir encore quelques moments un peu compliqués pour finir de gérer cette histoire Histoire #histoire au mieux.
J’étais très content de retrouver Anne-Laure, Maman et Daniel qui étaient là pour m’accueillir à Peniche, c’était des retrouvailles émouvantes.
Un grand merci aussi à tous ceux qui m’ont aidé, suivi et soutenu pour préparer cette course incroyable qu’est la Mini Transat et je vous donne rendez-vous très vite pour de nouvelles aventures !
Gwénolé
Voir en ligne : Info presse www.gwenolegahinet.com
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