Règles de course
L’ISAF veut interdire les Ultimes sur la Route du Rhum 2014
Vélo et système anti-chavirage seraient non conformes à l’esprit de la règle 52
mardi 1er avril 2014 –
Mais qu’est-ce que la règle 52 ?
52 MANUAL POWER A boat’s standing rigging, running rigging, spars and movable hull appendages shall be adjusted and operated only by manual power.
On en avait parlé à l’occasion de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum 2010. Le vainqueur,le trimaran de Groupama de Franck Cammas, avait fait sensation avec son trimaran fixé au pont de la coque centrale pour aider le skipper à hisser sa grand-voile. Cette année, c’est le géant de 40 mètres Spindrift 2 qui le monte sur son pont. Le problème ? la règle 52 justement qui, comme le rappelle l’ISAF dans son courrier, définit à la course à la voile comme un sport qui se pratique à la force des main. Traduit en français, on pourrait dire que "tout voilier de course doit être manoeuvré". C’est-à-dire encore, que toute action sur les bouts et les parties mobiles d’un bateau doit se faire avec les mains et sans assistance quelconque. Dans certains cas, il y a des dérogations comme pour les quilles pendulaires (classe IMOCA Imoca #IMOCA ) ou le safran (dérogations pour le pilote automatique dans les règles de course au large en équipage réduit). Ce sont d’ailleurs les classes (validées par la FFV et l’ISAF) qui définissent leurs dérogations ainsi que les organisateurs de course (avec les règles de course).
Il n’y a pas de classe Ultime
Les Ultimes, ce sont ces maxi-multicoques que Bruno Peyron avait définit comme les G-Class. On y retrouve Idec de Francis Joyon, Sodebo de Thomas Coville, l’ex-Groupama de Franck Cammas devenu Banque Populaire avec Armel Le Cléac’h ou encore Spindrift de Yann Guichard, l’ex-Banque Populaire de Loick Peyron. Mais il n’existe aucune classe officielle pour régir un cadre de lois pour ces bateaux. Et c’est là que le bât blesse selon l’ISAF qui n’apprécie pas que ces bateaux prennent des libertés avec les règles si strictes qui définissent ce qu’est une course à la voile.
Du vélo à l’anti-chavirage
Selon ce courrier de l’ISAF, les deux problèmes ont été notés dès 2010 à l’issue de la précédente édition de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum . Il y a donc le fameux vélo de Franck Cammas, mais aussi le système anti-chavirage qui équipe les multicoques de course en équipage réduit. Ce système permet de larguer les écoutes en cas de gîte trop prononcée du voilier. Un système de sécurité indispensable mais un système hors règles de course puisqu’il agit sur les écoutes en toute autonomie. Pour que ce système soit valable, il aurait fallu qu’il fasse l’objet d’une dérogation dans la jauge Ultime. Mais cette jauge n’existe pas…
Des menaces sur l’ensemble des records en maxi-multicoques
La rédaction de www.seasailsurf.com a aussi entendu parler d’un autre courrier qui aurait été envoyé aux skippers et à l’association WSSRC qui régit les records à la voile. L’ISAF a depuis longtemps des relations tendues avec cette association internationale. Mais cette fois-ci, l’ISAF aurait fourbi ses armes avec une menace d’invalidation de tous ses records en solitaire établis par des bateaux de la non-classe Ultime. Toujours pour les mêmes raisons, les records en solitaire sur 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , sur l’Atlantique ou autour du monde pourraient être invalidés s’il est démontré que les voiliers étaient équipé d’un système anti-chavirage ou d’un vélo ! De quoi faire chavirer l’image de la course au large en solitaire…
Mise à jour du 2 avril : 1er avril
Dans la même rubrique
Trophée Alain Colas : Thomas Coville : "aujourd’hui, je suis droit dans mes bottes"
Sauvetage de Prince de Bretagne : Lionel Lemonchois : "Prince de Bretagne est désormais à quai"
Sauvetage de Prince de Bretagne : Lionel Lemonchois approché par un cargo russe "pirate"
Route de la Découverte : Armel Le Cléac’h : "Descendre sous la barre de la semaine, c’est génial !"