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Solitaire Afflelou Le Figaro

Yann Elies remporte le prologueaux Sables d’Olonne

Pascal Bidégorry prend la 2e place devant Armel Le Cléac’h

lundi 28 juillet 2003Information Solitaire du Figaro

Beau temps, belle mer… bon départ et très joli parcours en ce Prologues’s day au large des Sables d’Olonne. Ce lundi, c’était effectivement un grand jour de parade, toutes voiles dehors, dans des conditions de mer et de vent idéales pour la flotte des 42 Figaro Bénéteau 2 engagée dans La Solitaire Afflelou Le Figaro. Et cette fois, pas de superstition qui tienne, puisque Yann Eliès (Groupe Générali Assurances) n’a pas hésité une seconde au moment de pointer son étrave en tête à l’issue du prologue Bayer, qu’il a mené de bout en bout devant Pascal Bidégorry (Région Aquitaine) et Armel Le Cléac’h (Créaline).

Yann Elies passe la ligne d’arrivée devant les Sables en vainqueur

Yann Eliès l’avait dit la veille lors de la soirée officielle : « il voulait bien faire taire la légende et devenir celui qui remporterait pour la première fois le prologue avant la victoire finale ». Chose quasi-promise, chose due puisque ses propos ont volontiers forcé le destin. Le parcours de mise en bouche avalé tout rond, voilà qui lui aiguise l’appétit avant d’attaquer le copieux menu de milles à la carte du parcours de cette 34e Solitaire, fin prête à prendre son envol. Et s’il est, bien sûr, beaucoup trop tôt pour crier au grand succès, disons que le jeune figariste vient de remporter un premier point symbolique important à l’issue du prologue disputé cette fois jusqu’au bout. Joli coup ! D’autant qu’on se souvient que Yann - également beau détenteur du Trophée Jules Verne décroché avec l’équipage de Bruno Peyron - avait terminé de la plus belle manière la précédente édition de l’épreuve en rempotant la dernière des quatre étapes à Cherbourg. Et c’est sans compter avec la dernière manche de la dernière Générali Méditerranée, dont il n’a fait qu’une bouchée dans les eaux bleues en juin dernier.

En vogue la tête blonde du circuit ! Il prouve à tous qu’il faut bien compter sur lui, tout comme le vainqueur de l’édition 2000, Pascal Bidegorry, de retour après s’être consacré à la mise au point du nouveau monotype Monotype #sportboats . Cette fois pour le grand baptême du Figaro Bénéteau 2, pas question de rigoler et tous déclaraient volontiers prendre très au sérieux le prologue perçu comme une belle occasion de se mesurer à la concurrence venue tous horizons. A 15 heures tapantes, au large de la terre patrie des plus grands navigateurs solitaires, les 42 skippers, en poste à la barre de leur nouveau monotype Monotype #sportboats , ont en tout cas parfaitement joué les premières notes du prélude de la partition nautique en quatre actes qui les attend aux tournants des côtes de l’Atlantique.

10-12 nœuds d’ouest-sud ouest, léger clapot et grand soleil : il ne manquait rien pour offrir un joli spectacle et c’est une belle flotte de 42 fines coques toutes en couleurs qui s’est alignée pour s’élancer dans le calme et la sérénité. Rapidement, chacun choisi son camp. Jusqu’à la bouée au vent, ceux qui persistent bâbord amures, sur la droite du plan d’eau semblent l’emporter. En tout cas Yann Eliès a lui déjà pris les devants : il ne les lâchera plus jusqu’à la ligne d’arrivée mouillée devant les jetées sablaises. On remarque au passage la bonne tenue des anciens, visiblement en forme. Pascal Bidégorry (Région Aquitaine), Lionel Péan (Nouvel Observateur), Loïck Peyron (Fujifilm) et Alain Gautier (Foncia) réunis dans les sept premiers : voilà qui promet une Solitaire pour le moins relevée !

Yann Eliès (Groupe Générali Asurances) : le pari est lancé !

"Hier soir, lors de la présentation des équipages, j’avais lancé le pari d’ être le premier navigateur à remporter le Prologue et la Solitaire. Aujourd’ hui avec ma victoire, j’ai rempli la première partie de mon objectif, mais le plus dur reste à faire. Ce matin, je suis arrivé sans préjugé et sans retenue, je m’étais préparé mentalement pour ça. La course a été assez fluide, j’ai pris un bon départ, une bonne option. Je pense que cette victoire est de bon augure pour la suite de la course. J’aborde cette Solitaire avec beaucoup de confiance et de sérénité."

Loïck Peyron (Fujifilm) : que du bonheur !

"Les conditions étaient idéales aujourd’hui : mer plate, bon vent. Que du bonheur ! Ce prologue était un véritable sprint, il a fallu s’accrocher jusqu’au bout. Aujourd’hui j’ai pu me rassurer un petit peu, puisque je ne termine pas trop loin dans le classement. La régate de cette après midi était un petit échauffement pour tout le monde. Cela a permis de rassurer un peu ceux qui se posaient des questions et conforter ceux qui savent bien faire. Dès mercredi on va rentrer dans le vif du sujet. Je suis assez serein même si j’aborde cette Solitaire un peu dans l’inconnu. ".


Figaro ci, Figaro là… Figaro Laf’, Figaro Sud

Au royaume des solitaires, il y a la secte des purs et durs de la monotypie : les jeunes loups « formatés Port Laf’ ». A coups de stages de météo et d’entraînements sur l’eau, ils dévorent de l’écoute à longueur d’année au cœur de la Vallée des Fous en plein Finistère, au sein du désormais très célèbre Centre de Port La Forêt. La méthode n’a plus à faire les preuves de sa redoutable efficacité : toutes les plus fines barres - les Michel Desjoyeaux, Jean Le Cam ou autres Eric Drouglazet, Gildas Morvan, Erwan Tabarly et tant d’autres… y sont passés et repassent volontiers par-là. De quoi donner des idées aux plus sudistes des figaristes, toujours si peu enclins à jouer « les Bretons de Panurge », comme les souligne régulièrement avec humour Jean-Paul Mouren, le plus Marseillais d’entre-deux, pas peu fier de ses bientôt 17 Solitaire affichées au compteur ! Comme quoi, la pratique du Figaro n’est pas un monopole de marins bretons, comme le prouvent aussi et surtout les résultats sur la dernière édition avec Kito de Pavant et Gilles Chiorri en tête pour prendre les deux premières places sur le podium. La chose est entendue et il tenait à cœur au dernier grand champion sur l’épreuve reine du circuit de rassembler et fédérer les talents de la Grande Bleue.

Auréolé de sa grande victoire, Kito n’a donc pas ménagé sa peine pour donner naissance au Centre d’Entraînement Méditerranéen, basé à la Grande Motte en plein Languedoc Roussillon. Ce nouveau repère de solitaires a bien vu le jour en janvier dernier et rassemble déjà une dizaine d’adeptes parmi lesquels figurent Kito, Gilles et Jean-Paul bien sûr, suivis de Laurent Pellecuer, Marc Emig, Christophe Artaud, Christophe Bouvet, Eric Pilat, Daniel Dupont et Corrado Agusta. Comme leurs homologues de Port Laf’, ils se réunissent et partagent leur expérience lors de briefings, dispensés notamment par Hervé Perrin, le météorologue de l’équipe de France de vol à voile. Gare donc aux gars du sud… ils ont désormais tout l’art et la manière de bien faire… et si le soleil s’en mêle, ça leur donne toujours des ailes ! 

Kito, roi du Tour !

S’il a rencontré de nombreuses difficultés jusqu’au bout et s’aligne avec un budget des plus étriqués, Kito de Pavant (Crash Bandicoot) n’a cependant pas fini de mettre son talent à bel ouvrage. Après sa dernière grande victoire sur la Solitaire, le voilà aussi grand vainqueur du Tour de France à la Voile 2003, qu’il vient de remporter avec l’équipage de « Cap Sport », emmené par Xavier Lecoeur. Un comble pour un sudiste : c’est de Dunkerque à Camaret, de la Manche à Mer d’Iroise, que cet équipier de choc a officié à bord du Mumm 30 victorieux. Quant au vainqueur du prologue du jour, Yann Eliès, il prend lui la troisième place sur le podium du Tour avec ses acolytes de « Ville d’Antibes ». Enfin, à noter que Loick Peyron, appelé de Camaret à Saint-Nazaire en renfort à la navigation à bord de « Bouygues Telecom », termine en quelque sorte à la quatrième position.  


Classement du prologue



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