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Yann Elies coiffe Gautier et Thiercelin au poteau de Bilbao!
Le vainqueur du prologue s’offre la première étape en Espagne
Sunday 3 August 2003 –
- Le navigateur briochain est parvenu à s’imposer devant les stars et les autres ténors de la série... Tout comme lors du prologue aux Sables d’Olonne
- Archive prologue. Photo: Ch.Guigueno / Pipof.com/voile
Eole, sous les latitudes espagnoles, ils s’en méfiaient tous comme de la peste. Et cela n’a pas manqué : la brise soutenue, qui a escorté la flotte dans les dernières longueurs de la première étape s’est bien évaporée, laissant les solitaires - à moins de 10 milles de l’arrivée de la première étape entre Les Sables d’Olonne et Getxo-Bilbao - se dépatouiller avec des risées évanescentes, leur promettant un atterrissage périlleux. A la roulette basque !
En approche de la ligne de la délivrance après une traversée du golfe de Gascogne dans la pétole la plus molle, ça se bousculait de toutes parts. Dans les dernières longueurs, Yann Eliès (Groupe Générali Assurances) toujours présent aux avants-postes emmenait les rescapés du dernier groupe de l’ouest : tous les Bidégorry (Région Aquitaine), Armel Le Cléac’h (Créaline), Gilles Chiorri (32 01 de Météo Consult) et autre Jérémie Beyou (Delta Dore), qui s’étaient tous refait une belle santé au soleil de la rotation du vent à droite. Marc Thiercelin (Bermudes) et Alain Gautier (Foncia) suivaient alors, situés plus à l’est dans des positions plus inconfortables dans le classement. Ils pouvaient craindre le pire. Calme plat, mer d’huile, dernières manœuvres dans de trop rares bouffées d’air aux abords de la ligne. Ca jouait des étraves tous azimuts pour cette régate finale de folie, qui devait se terminer dans un beau tir groupé au large du port de Getxo. A mesure que le vent tombait, les estimations d’heure d’arrivée étaient revues à la baisse : 21h30, 22h… jusqu’au milieu de la nuit ! Et puis voilà que la brise thermique se réveillait… favorisant cette fois le groupe de l’est. Encore et encore des chamboulements dans les classements. Les terriens ne s’aventuraient plus au jeu des pronostics : trop hasardeux face à cette arrivée d’étape de La Solitaire dans les règles de l’art… avec ce qu’il faut en prime de « Saturday Night Fever » !
Résultat de la course Yann l’emporte. Haut la main tout compte fait. Animé depuis le coup d’envoi d’une farouche volonté de vaincre, Yann, qui - pour mémoire s’était imposé à l’issue de l’ultime étape de la dernière Solitaire à Cherbourg - a fait le trou sur tous ses poursuivants : ceux de l’ouest comme de l’est. Dans son sillage suivaient dans l’ordre, les deux compères qui avaient animé la traversée du golfe de Gascogne dans les calmes plats : Alain Gautier et surtout Marc Thiercelin, qui termine sur le podium après avoir largement dominé cette étape riche en rebondissements.
Yann Eliès (Groupe Générali Assurances) : arrivé dimanche 3 août à 00h29’54’’
« Je ressens énormément de soulagement. J’étais sous tension et ne pensais plus pouvoir arriver. Quelle étape, elle n’était pas évidente celle là ! On a vu Marc Thiercelin dominer et finalement céder le pas, à cause de quelques problèmes techniques je crois. Comme quoi, tant que la ligne n’est pas franchie, tout peut arriver. Je pensais arriver plus tôt et puis c’était le coup de mou et patatras ! C’est toujours très difficile pour le premier dans ces situation, il faut trouver les ressources nécessaires et surtout garder le moral. Oui, c’est vrai que j’ai fait le pari de gagner le prologue puis La Solitaire. Pour l’instant je tiens mes promesses, mais il me reste beaucoup de chemin à faire. Je suis super heureux, c’est ma deuxième victoire consécutive après l’ultime étape de l’année dernière. Je suis dans une bonne passe. Espérons que la prochaine sera aussi bonne. Les écarts ne seront pas déterminants, mais cette première victoire, c’est très important. »
• Temps de course
1/ Yann Eliès (Groupe Générali Assurances) arrivé le 3 août à 00h29’54’’
2/ Alain Gautier (Foncia) à 00h43’47’’, soit à 13’53’’ de Yann Eliès
3/ Marc Thiercelin (Bermudes) à 00h44’23’’, soit à 14’29’’ de Yann Eliès
4/ Pascal Bidégorry (Région Aquitaine) à 00h45’05’’, soit à 15’11’’ de Yann Eliès
5/ Armel Le Cléac’h (Créaline) à 00h50’07’’, soit à 20’13 de Yann Eliès
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