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Solitaire Afflelou Le Figaro

Mi parcours à La Rochelle • Elies et Le Cléac’h ont gagné et mènent au général

samedi 9 août 2003Information Solitaire du Figaro

Deux étapes et c’est le même topo : on n’ y voit pas forcément plus clair. La magie de La Solitaire Afflelou Le Figaro fonctionne toujours à merveille. Pour preuve : cette deuxième étape entre Getxo-Bilbao et La Rochelle qui a tenu son monde en haleine 380 milles durant. Cette fois encore il ne fallait surtout manquer de rien pour tracer son chemin sur la route du succès au gré des vents légers : du flair stratégique, du sens tactique et surtout un moral à toutes épreuves. Seulement voilà, ils sont un paquet sur les 42 solitaires à rassembler ces qualités… à se bousculer avec brio pour attraper le bon vent dans leurs voiles en mer et les bons résultats au vol à terre. Résultat : le scénario se répète inlassablement après deux étapes… impossible de départager cette meute de marins qui se retrouve au contact après trois jours et trois nuits de course - regroupés comme s’ils revenaient d’une croisière organisée - sur la ligne de l’arrivée ! Mais non, ils ont bien couru un marathon avec l’âpreté d’une régate en baie. Le tout dans les petits airs et des températures caniculaires. Et tout ça pour remiser les écarts au placard ! Ils sont peut-être tous fous ces solitaires, mais avouons que ce n’est pas pour nous déplaire. Moralité de l’histoire Histoire #histoire  : deux étapes et il faudra attendre la suite, qui ne manquera pas certainement de sel. On prend les mêmes et on recommence… Envoyez le suspense !

Les Figaro-Bénéteau au départ des Sables
Photo : Ch.Guigueno / Pipof.com/voile

Gros plan sur le classement

Serré, serré… Si sur l’eau, ça joue des étraves, ça joue des coudes dans le classement ! D’abord il y a les deux premiers, Yann Eliès (Groupe Générali Assurances) et Armel Le Cléac’h (Créaline), qui ont, chacun à leur tour pointé l’étrave en tête pour décrocher tous les honneurs. Dans toutes les règles de l’art des batailles à armes égales. Course de vitesse Vitesse #speedsailing et course en finesse, ils jouent sur les deux tableaux avec le même brio. Leur régularité paye sur cette Solitaire réputée pour se gagner « mille après mille » au fil des quatre étapes. Au classement général provisoire, ils se tiennent donc en moins de 8 minutes. Autant dire qu’ils sont quasi à égalité à l’échelle des 1536 milles qu’il reste à parcourir. Mais dans leur sillage aussi, on n’ose plus compter les clients qui pourraient venir leur faire de l’ombre au soleil du classement général provisoire. D’abord les quatre premiers se regroupent en moins de 17 minutes et ça se corse ensuite si on mesure qu’un peloton de 16 poursuivants (toujours emmené par Erwan Tabarly - Thalès) a juré de ne surtout pas lâché le morceau. Ils affichent entre une et deux heures d’écarts sur Yann Eliès, avec quelques minutes pour les départager les uns des autres. Il suffirait d’une étape qui se solde par de gros écarts pour semer la zizanie de ce classement provisoire et on constate qu’ils sont toujours une bonne quinzaine à pouvoir l’emporter.   Pour une poignée de secondes

Des arrivées à tour de bras qui se succèdent à un train d’enfer - du premier au trentième - voilà qui augure des bouchons sur la ligne. Les dernières évolutions dans les relevés de positions avaient d’ailleurs signalé une heure de pointe au large des Minimes. Elles ne s’étaient pas trompées et c’est un peloton compact de concurrents sur les dents qui a pointé toutes ses étraves entre 11h et midi. Sur la ligne d’arrivée, mieux valait donc tenir la cadence pour établir le classement d’étape. Jugez plutôt : 12 petites secondes départagent les 2e et 3è à la lutte pour les marches du podium, Michel Desjoyeaux (Géant) et Erwan Tabarly (Thales). Mieux encore, quatre « ex-æquo » méritent incontestablement une palme spéciale pour avoir offert les arrivées les plus disputées : Thierry Chabagny (Petit Navire, Le Bon Goût du Large) et Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !) - respectivement 20è et 21è - ainsi que Jean-Paul Mouren (M@rseille Entreprises) et Lionel Péan (Nouvel Observateur) - respectivement 22e et 22e- Voilà en effet deux duos de solitaires mis dans l’ordre au final… à une seconde près !   A leurs premières amours…

Ils n’ont pas encore la quarantaine, mais ils rugissent déjà. D’autant qu’ils font leur grand retour après avoir signé de belles victoires sur cette épreuve. Alain Gautier (Foncia) et Michel Desjoyeaux (Géant) - deux des « anciens » sur les rangs - sont toujours dans le vent. Mieux, ils sont bien dans le coup et terminent tous deux de la plus belle manière cette deuxième étape. Mich’ Desj’ regoûte à la saveur du podium. Quant à "Gaugau" (Foncia)… il navigue toujours « tout de go » pour ne rien rater de cette épreuve qu’il se plaît à disputer pour le plaisir. Et ça lui réussit plutôt bien : il se classe 3e au classement général provisoire !

- Alain Gautier : « Physiquement, ça ne va pas trop mal, vu les conditions qu’on a eues. En revanche, je suis un peu rincé parce qu’il a fallu déployer une énergie considérable pour rester au contact. Il faut se cracher dans les mains ! Mais je suis amoureux de La Solitaire. Je suis très content de naviguer avec ce très beau plateau, sur un bateau très plaisant »

- Michel Desjoyeaux : « Je ne touche pas au champagne avant la dernière étape ! Le Figaro est réputé dur et cette deuxième étape l’a prouvé une nouvelle fois. J’ai du batailler jusqu’au bout, mais une chose est sûre, je reprends goût à la bagarre. J’ai de plus en plus de plaisir à être là, je me sens rajeunir (sourire). Et je me dis qu’il y a peut-être des bons coups à jouer ! »

Samantha Davies (Skandia) : « Je suis contente, même si après la première nuit de mer j’étais première bizuth et 13e du général et que finalement je termine 29e, et 3e bizuth. Il y a du gros changement entre le début et la fin ! Mais, j’ai adoré cette course ! »

- Jérémie Beyou (Delta Dore) : « On a bien navigué avec Pascal Bidégorry, on a réussi à creuser un écart à la sortie du Golfe et jusqu’aux Birvideaux. Ce matin vers 4 - 5 heures on était encore en tête et ensuite, c’est parti dans tous les sens ! Ca fait un peu mal aux tripes parce que je la sentais bien cette étape. En plus, on formait un bon binôme avec Pascal mais au final, aucun de nous deux n’est sur le podium... On n’a vraiment pas été gâté par le sort. »

- Pascal Bidégorry (Région Aquitaine) : « Il s’est joué et passé tellement de choses que c’est presque anecdotique cette histoire Histoire #histoire de filet. Je voulais vraiment gagner cette étape… je me suis explosé et j’ai un peu tiré sur la couenne. Et puis voilà, c’est la Solitaire… parfois on arrive à mettre un caramel à tout le monde et parfois, ça ne vient pas… rien n’y fait à quelque chose près. Là, je n’en peux plus, je me suis mis tellement de pression sur les épaules et ça fait deux jours que je n’ai pas dormi. J’ai un peu le sentiment que j’ai disputé une étape pour du beurre. C’est dingue à l’arrivée, c’est comme si on avait pris le départ il y a dix minutes ! 

- Marc Emig (Espoir Total Course au Large) termine premier bizuth à l’issue des deux premières étapes : « J’ai un peu de mal à trouver de la vitesse Vitesse #speedsailing sur chaque grand parcours, certains autres skippers ont plus de facilités que moi, par contre dès qu’il y a des coups à jouer, je les anticipe pas trop mal surtout quand le vent tombe ! J’aime ce type de conditions, c’est d’ailleurs ce que j’ai fait sur la fin à l’île de Ré, j’ai réussi à bien me remettre dans le bain. Yves le Blévec, l’un des autres bizuths, est toujours pas trop loin de moi. On s’entraîne tous les deux en faisant chacun notre tour des petites erreurs. Il fait aussi des bons coups, je suis obligé de suivre un minimum pour faire en sorte de toujours le garder derrière. Je suis content car je réussis à battre des gens qui font ça depuis plusieurs années et je me sens vraiment bien en fin d’étape. Etre sudiste, actuellement ça a pas mal d’avantages. C’est un peu comme les Suisses, on gère mieux les transitions de vent, et par rapport aux autres bizuth j’ai plus de facilités à naviguer dans les petits airs… C’est ça ma force !

Laure Faÿ


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