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Transat Québec-Saint Malo

Fauconnier et Desjoyeaux au Nord en position favorable vers le Fastnet

Cammas et Soldini en embuscade au Sud

samedi 17 juillet 2004Redaction SSS [Source RP]

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Tacchini et Géant sont les deux vainqueurs de cette journée placée sous le signe de l’option Nord. Cette route paye indiscutablement. Karine Fauconnier a repris l’avantage sur les Sudistes et Géant vient de s’intercaler en 2e position sur le podium devant Groupama et Tim Progetto Italia. Rien d’étonnant à cela au regard des cartes météo qui indiquent sur le papier plus de vent au-delà du 53° Nord. Ainsi, Karine a touché le vent vers 5 heures ce matin. Elle a rattrapé son retard et s’est échappée. Elle compte à 15 heures ce jour 66,6 milles d’avance au classement de 15 heures sur Géant, 76,6 milles sur Groupama et 89,5 milles sur Tim Progetto Italia. Mais la situation météo ne devrait pas être à sens unique. « D’après les routages, nous devrions nous retrouver à quatre bateaux demain au Fastnet » lâche Michel Desjoyeaux (Géant) à la vacation ce midi. Sergio Tacchini, Géant, Groupama, Tim Progetto Italia sans oublier Sodebo : rien n’est encore joué dans cette Transat Québec-Saint Malo !

« Nous avons bien eu raison d’aller dans le Nord » lâche Karine Fauconnier à la vacation de milieu de journée. Une Karine qui retrouve le sourire comparé à ce matin... « Nous faisons du 25 nœuds de vitesse Vitesse #speedsailing sur la route. C’est vrai qu’il y avait un peu de stress à bord... Tout l’équipage venait voir avec ses yeux déçus le classement, maintenant cela va mieux. Nous allons maintenant arriver vers les côtes irlandaises et on a du matos à bord avec nos deux irlandais pour ne pas louper notre approche. Damian (Foxall) est irlandais et Brian (Thompson) est à 50% anglais et 50% irlandais. Mais l’arrivée sur le Fastnet risque d’être moins ventée... ». Si Sergio Tacchini a repris les rênes de la Transat Québec-Saint Malo, Géant est passé de la 5e place à 7 heures ce matin à la 2e place à 15 heures. Les vitesses sont bien évidemment là pour le prouver : 22,6 nœuds de vitesse Vitesse #speedsailing moyenne sur 4 heures pour Sergio Tacchini, 22,5 nœuds pour Géant. Les deux bateaux se tiennent côté vitesse et le vent revenu par devant a servi Sergio Tacchini en premier. Normal... « A bord, les routages confirment que nous sommes plutôt bien placés pour la suite. Mais tout dépendra du moment où les sudistes arriveront à s’extraire de la zone de vents faibles » explique Michel Desjoyeaux (Géant). « Mais il ne faut pas traîner pour le moment. A priori, c’est au Fastnet que l’on commencera à se faire rattraper par la dépression qui est au milieu de l’Atlantique et qui va pousser le peloton de derrière. On va attaquer cette dernière manche de Grand Prix le pied au plancher... ». On peut faire confiance en cela au dernier vainqueur de The Transat The Transat #thetransat #ostar (ex Transat Anglaise) et de la dernière Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum .

En attendant, les trois perdants du moment sont bien Groupama et Tim Progetto Italia sans oublier Sodebo. Ce dernier est scotché entre les deux systèmes météo - dépression au Nord, anticyclone au Sud - et navigue dans des vents mous et sous les grains. « C’est pas terrible en ce moment » concède Jacques Vincent. « On se fait doubler par le Nord et par le Sud. Nous sommes juste entre les deux systèmes... C’est très nuageux avec des averses et des zones sans vent ». 38 milles plus au Sud, Franck Cammas (Groupama), 2e au classement général de 7 heures a glissé à la 3e place à 15 heures. « On s’y attendait un peu à ce que cela s’échappe par le Nord » reconnaît le skipper vainqueur de la dernière édition. « Nous étions plutôt à la peine ce matin mais maintenant nous avons 13/14 nœuds de vent et l’on marche à 19 nœuds à 120° du vent (grand largue) sous gennaker. Par contre, il peut y avoir un regroupement au Fastnet (pointe Sud de l’Irlande). Il y a un empannage à faire et si pour l’instant Karine est en train de gagner des milles, cela devrait être l’inverse au Fastnet. Il faut rester zen... ». Franck a l’habitude des arrivées au finish. « C’est un bateau qui aime bien ce type d’arrivée en plus » lâche-t-il en fin de vacation rappelant implicitement la victoire acquise en 2000 alors que Marc Guillemot sur Biscuits La Trinitaine avait 300 milles d’avance... Aussi, il semble probable que la Mer d’Irlande et La Manche soient une possible zone de combat au coque à coque. Le final risque d’être sous hautes tensions mais sans trop de pression, les modèles météo s’accordant pour dire que le vent sera léger sur les derniers milles.

« Le bonus »...

Quoiqu’il en soit, la flotte de tête peut ravir le temps de référence établi par Loïck Peyron en 1996 sur son Fujicolor II. Loïck avait alors avalé les 3000 milles du parcours en 7 jours, 20 heures et 24 minutes. Pour battre ce temps de référence, il faudrait alors arriver avant lundi 19 juillet, 13 heures et 14 minutes TU soit 15 heures 14 minutes heures françaises. « Je n’y pense pas vraiment et ce n’est pas la priorité du moment. Mais cela reste dans le domaine du possible... » lâche le skipper de Géant qui verra en temps utiles. « Ce serait un beau bonus » concède de son côté Karine Fauconnier. « On peut dire que nous sommes dans les temps mais il est très difficile de donner une heure estimée d’arrivée ». Loïck Peyron actuellement équipier de luxe sur Sodebo avait déclaré sur ce sujet : « Au vue des conditions, je ne pense pas que ce temps soit battu... Mais, les records sont faits pour tomber de toutes les façons donc s’il tombe ce sera très bien ! ».

Situation à venir...

Si Sergio Tacchini et Géant devraient continuer d’allonger la foulée dans un vent de 20 nœuds de Nord-Ouest, Sodebo commence également à toucher les bons effets de la dépression. A 15 heures, il est le 3e bateau dans les 10 premiers à être le plus rapide sur 4 heures avec 17,6 nœuds de vitesse moyenne. Est-ce qu’il aura le temps de revenir au contact des leaders ? A suivre... Les prochains classements et la nuit à venir vont être intéressants car la flotte va devoir empanner à l’approche de l’Irlande pour venir doubler et laisser à droite le Phare du Fastnet. Et cet empannage sera déterminant. Priorité à l’angle de descente dans ces allures de vent portant ou priorité à la vitesse ? Chacun y va de sa recette. Est-ce que la flotte tamponnera demain en milieu de journée aupassage de Fastnet ? Les modèles météo ne sont pas des plus francs. Nouveau départ ? Nouveau regroupement ? La nuit apportera un semblant de réponse.

Côté 50 pieds, Crêpes Whaou ! (Franck-Yves Escoffier) compte 104 milles d’avance sur son plus proche poursuivant soit Bonjour Québec de Mike Birch. 21 nœuds de vitesse instantanée, Crêpes Whaou ! navigue actuellement dans un vent de Force 7 et une mer formée. L’ambiance est à l’humidité à bord et le skipper Malouin a avalé 364 milles en 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures . Côté monocoques 50 pieds, Marina Fort Louis - Ile de Saint Martin de Luc Coquelin est le leader de cette flotte. Brume, vent faible, il possède ce matin 5,6 milles d’avance sur Branec III (Roger Langevin).


- Michel Desjoyeaux (Géant) : « Le classement est plutôt satisfaisant pourtant, hier, nous avions quelques regrets de ne pas être descendu davantage. Nous avons trouvé la porte de sortie depuis environ une heure. J’espère que nos deux sudistes -Tim et Groupama - vont restés un peu englués dans la zone de vents faibles. Nous avons souvent l’écoute de grand voile à la main car nous évoluons maintenant dans la houle de l’Atlantique. Par moment, en haut de la vague, le bateau a tendance à monter, il faut donc anticiper. Nous sommes régulièrement entre 23 et 26 noeuds mais ce n’est pas déraisonnable. Parfois, ça monte un peu dans les grains et on essaye d’exploiter au maximum ces variations de vent ».

- Franck Cammas (Groupama) : « Ca passe bien pour Karine. J’espère que nous allons trouver du vent en même temps que Géant. De toute façon, ce n’est pas fini ! Il risque d’y avoir de nouveau un regroupement au Fastnet. J’espère qu’on va arriver tous au contact pour que le jeu Jeu #jeu reste ouvert. Hier, on avait déjà le sourire aux lèvres d’être aussi bien remonté. Aujourd’hui, on se dit que tout est possible. Gagner, ce serait une belle histoire Histoire #histoire pour nous et le bateau (dont c’est la dernière course). Ce serait le bonus. »

- Karine Fauconnier (Sergio Tacchini) : « Pendant un temps, je me suis pourtant demandée si on ne s’était pas trompé. C’est assez nuageux. On a la houle trois quart arrière qui nous fait bien surfer. L’humeur n’est évidemment pas la même quand on est en tête que quand on se fait doubler. J’espère qu’on sera déjà loin devant au Fastnet. Dès qu’on aura quitté la dépression, on aura à nouveau moins de vent. Toute l’avance qu’on peut se faire maintenant est bonne à prendre ».

- Gilles Favennec (Banque Populaire) : « On a percuté un requin sur l’étrave il y a une demi-heure. Et là, il y en a un second qui est resté coincé dans le foil Foil #foil . En plus du requin, on a failli avoir un Bruno (Laurent) dans le foil Foil #foil . C’est lui qui y est allé, et il a vraiment eu du mal à remonter sur le bateau. Côté nav’, on a fait une grosse bêtise. Enfin, j’ai fait une grosse bêtise. On aurait pas dû lâcher la droite. On a eu peur de rester trop près de l’anticyclone et on s’est fait « empéguer » dans le Nord. Là, on a de nouveau de la pression, nous marchons à 22 nœuds. Mais je ne vois pas bien comment on pourrait revenir dans le paquet de tête, à moins qu’eux-mêmes se mettent à percuter un stock de requins....(rires) »

- Marc Guillemot (Groupama) : « On a pas mal bossé car nous avons cassé une rotule de safran après avoir percuté quelque chose. Donc, nous avons roulé le gennaker pendant 2 heures pour que Zolive puisse bricoler. Je pense qu’il y a énormément de « saloperies » qui traînent dans l’eau -et je ne dis pas ça pour les cétacés - . La mer est vraiment sale parce que théoriquement, il y a très peu de probabilités pour que nos bateaux touchent quelque chose en plein milieu de l’Atlantique. Il faut vraiment continuer à alarmer les gens de cela ».

- Bertrand Chambert Loir (Crêpes Whaou !) : « Ca bastonne un peu et on a un petit force 7 sur les trois quarts arrière. Nous avions deux ris tout à l’heure et solent à l’avant. Là, nous venons de larguer à nouveau un ris. Ca pousse bien, nous devons marcher entre 18 et 20 nœuds. »

Pierrick Garenne


Voir en ligne : www.quebecsaintmalo.com


CLASSEMENT DU 17/07/04 13:00:00 GMT

MULTI 60 Open ORMA - Date retenue pour calcul classement estimé : 17/07/04 13:00 GMT

- 1 Sergio Tacchini Karine Fauconnier 53 22.56’ N 18 06.00’ W 657,1 23,30 87
- 2 Géant Michel Desjoyeaux 53 28.76’ N 19 56.72’ W 723,6 23.20 68
- 3 Groupama Franck Cammas 52 10.20’ N 20 31.08’ W 733,6 19,10 77
- 4 Tim Progetto Italia Giovanni Soldini 52 07.00’ N 20 49.28’ W 746,6 14,90 72
- 5 Sodebo Thomas Coville 52 37.36’ N 21 13.88 W 762,1 20,10 60
- 6 Foncia Alain Gauthier 53 16.92’ N 23 23.00’ W 843,7 17,70 77
- 7 Banque Populaire Lalou Roucayrol 52 54.00’ N 24 07.00’ W 863,3 20,80 75
- 8 Sopra Group Philippe Monnet 51 53.72’ N 25 42.84’ W 925 19,10 90
- 9 Banque Covefi Stève Ravussin 52 26.56’ N 29 32.36’ W 1070 8,10 50
- 10 Gitana X Marc Guillemot 51 29.12’ N 30 49.68’ W 1121,1 10,50 69
- 11 Médiatis Région Aquitaine Yves Parlier 49 37.68’ N 36 34.40’ W 1357,1 14,60 98
- ABD Gitana XI Frederic Lepeutrec

MULTI 50 - Date retenue pour calcul classement estimé : 17/07/04 13:00 GMT

- 1 Crêpes Whaou ! Franck-Yves Escoffier 49 36.20’ N 42 24.36’ W 1557,8 19,40 92
- 2 Bonjour Québec Mike Birch 48 42.12’ N 44 46.64’ W 1662,6 16,90 75
- 3 Jean Stalaven Pascal Quintin 48 07.12’ N 47 25.80’ W 1725,8 16,20 73
- 4 GIFI Dominique Demachy 46 47.32’ N 50 54.84’ W 1937,8 9,40 70

MONOCOQUES - Date retenue pour calcul classement estimé : 17/07/04 13:00 GMT

- 1 Marina Fort Louis de saint Martin Luc Coquelin 46 30.60’ N 54 01.80’ W 2069 4,30 96
- 2 Branec III Roger langevin 46 27.20’ N 54 13.40’ W 2074,6 9,50 103
- 3 Ciment St-Laurent Georges Leblanc 46 35.96’ N 54 26.32’ W 2085,4 5,90 98



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