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Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

TROPHEE JULES VERNE

Deux jours au près dans 40 noeuds de vent !

lundi 25 mars 2002

Le visage qu’offre l’Océan Indien aux treize hommes d’Orange étonne marins et météorologues. Les situations météos exceptionnelles s’accumulent devant les étraves du maxi catamaran, augmentant en difficulté et en complexité. Mer casse-bateau et prévisions casse tête, certes pas une année " à faire des chronos ! ". Anticyclones et murs de dépressions se jouent des hommes et de leur drôle de multicoque. Peyron encaisse, s’adapte et mobilise tout son monde à l’essentiel : préserver intact le potentiel du bateau. L’Indien dicte sa loi et redistribue l’ordre des priorités ; ménager Orange, trouver la sortie, puis reprendre la chasse aux records mise provisoirement entre parenthèses.

" Derrière Orange, une vaste zone de hautes pressions qui génère des vents de sud. Impossible de descendre, surtout en raison de l’état désordonné de la mer. Devant, un " mur " de dépressions dont l’évolution à la latitude d’Orange ne laisse rien présager de bon pour les prochaines 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures . " Eric Mas, analyste à " Météo Consult " résume la problématique soumise depuis 48 heures à Peyron et ses marins. La dépression qui évolue dans le Nord Est des Kerguelen est sévère, méchante même : 45, 50 noeuds et plus ! Elle s’évacue lentement au Nord Ouest, trop lentement au goût de Peyron qui cherche une porte de sortie dans son sud. A condition de pouvoir faire route au sud ! Or, l’anticyclone résiste et impose vent fort et mauvaise mer à l’avancée du bateau.

" Il y a un trou de souris " déclare cependant Bruno. " A nous de le trouver ! ". A sec de toile hier durant une bonne partie de la journée, Orange a renvoyé un peu de voilure aujourd’hui : grand voile 3 ris et tourmentin à l’avant. Pour l’heure, il faut gagner dans l’Est, et grappiller degré après degré les milles salvateurs vers le sud, vers les Cinquantièmes et une orientation plus favorable des vents et de la mer. Tribord amure, Orange croise aujourd’hui dans le nord de Crozet. Les Kerguelen seront laissés à droite. Le vent, espère Bruno Peyron, sera alors passé à l’ouest, puis au Nord Ouest. Bâbord amure et dans une mer enfin installée dans le sens de la marche du maxi catamaran, Orange pourra de nouveau reprendre l’allure d’un chasseur de records. "

Dans les conditions extrêmes que nous traversons, notre plus belle satisfaction serait de ne rien casser " explique Bruno. " Préserver le matériel dans 10 noeuds de vent n’est pas une gageure, c’est notre lot quotidien, mais dans la " baston ", alors que le bateau tape et que les vagues déferlent, c’est un véritable défi que les hommes d’Orange ont relevé afin d’être fin prêts pour attaquer dès que notre heure se présentera. " La petite souris Orange est dans l’Océan Indien ; sournoises, les dépressions enflent puis se contractent, s’évacuent pour mieux se reformer et bâtissent avec l’anticyclone le plus formidable des pièges.

Ils ont dit :

Bruno Peyron : " C’est un peu mieux depuis deux ou trois heures. Nous marchons cap Est Sud Est à une quinzaine de noeuds, avec des pointes à 20 ! Pas mal sous trinquette et 3 ris ! Il nous faut descendre vers les cinquantièmes, et passer sous une dépression tropicale qui évolue devant nous par 43 ° Sud. La mer est toujours désordonnée. C’est l’enfer pour le barreur qui se prend des paquets de mer glacée en permanence sur la tête... "

Eric Mas : Météo-Consult : " Cette météo est vraiment très compliquée. Orange traverse une situation exceptionnellement complexe, entre anticyclone et dépressions. Tant que la mer n’est pas ordonnée dans le bon sens, Orange ne peut anticiper l’évolution des dépressions comme nous le souhaiterions. Une course contre la montre s’engage, pour éviter que le catamaran ne se heurte de nouveau dans 3 jours à des vents très forts et mal orientés. "

Denis van den Brink / Mer & Media / Orange

Voir la carte du tour du monde : Geronimo vs Orange



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