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Regata Rubicón

Alizés soutenus pour les premières heures de la seconde étape

lundi 20 mai 2002Information Regata de Rubicon

Ce lundi, à 18h00, les six monocoques de la Regata Rubicón s’élanceront (heure française) pour la seconde étape reliant Yaiza (Lanzarote) à Santa Margherita-Ligure (Italie). Les conditions météorologiques s’annoncent une nouvelle fois musclées. Le vent alizéen de nord-nord-est s’est établi entre 25 et 30 nœuds. En clair, les six équipages vont devoir remonter au près dans une mer formée pendant au moins un jour ou deux. Ça va cogner !

« Le vent qui avait manqué lors de la fin de la première étape de la Regata Rubicón sera bien présent sur le début de cette seconde étape, notamment entre Lanzarote et Gibraltar » a déclaré Gérard Petipas, lors du briefing d’avant course. « C’est par 30 nœuds de vent que partiront à 18h00 les équipages, en commençant par un petit parcours côtier. Une fois sortis de l’île, ils rencontreront une mer bien formée qui rendra la navigation au près désagréable. A priori, dès demain en milieu de journée, le vent devrait tourner un peu vers l’ouest, permettant à la flotte de faire cap sur Gibraltar. Après le passage du détroit, qui devrait s’effectuer dans un flux fort d’ouest, La Méditerranée leur réserve ses surprises habituelles ! »

Cette deuxième étape aux conditions variées s’annonce donc passionnante au niveau tactique. Les skippers savent qu’ils devront « allumer » dès le départ pour essayer de creuser l’écart avant le passage décisif du détroit de Gibraltar. « Le schéma météo est assez simple » résume Christophe Lebas (Bobst Group-Armor Lux). « Avant Gibraltar, le vent doit tourner à gauche, car la dorsale anticyclonique descend. Il faut donc aller chercher cette bascule. Toute la problématique est de savoir quand virer vers le nord, et pendant combien de temps ». De fait, les bateaux devront tirer des bords pendant les deux premiers jours, avec un bord bâbord amure plus rapprochant. « Vu la situation après en Méditerranée, la course sera en partie jouée au passage du détroit. Il y aura forcément un passage à niveau avec la bascule au nord-ouest. Il faut donc ne pas traîner au début ! »

Mais tout navigateur sait qu’il est difficile de prévoir longtemps à l’avance les conditions météo en Méditerranée. Le vainqueur de la première étape, Roland Jourdain (Sill Plein fruit), se méfie de la Grande Bleue. « Même au portant, le passage du détroit n’est pas évident. Le vent peut accélérer de 25 à 40 nœuds à cause du relief. Il faut éviter la casse. Même entre la Corse et l’arrivée, il peut y avoir une redistribution des cartes… » Bilou évite aussi de se mettre la pression sur son leadership. « Par expérience, on sait que la tactique et le marquage sont difficiles à gérer sur le long terme. C’est uniquement envisageable sur la fin du parcours si les bateaux sont encore groupés. » Le varois Jean-Pierre Dick (Virbac) connaît également les difficultés à venir. « Le passage des Baléares est aussi important. La route directe passe au nord, mais il y a peut-être des coups à jouer par le sud. L’influence des thermiques le long des côtes françaises, et les effets pervers du golfe de Gênes seront également délicats. »

Pour Yannick Bestaven, en charge de la navigation à bord du bateau italien Tiscali Global Challenge, les premières 36 heures seront déterminantes. « Le vent fort au près au début est plutôt un avantage pour nous. On craint un peu le passage de Gibraltar avec les vents mollissants. Le but pour nous est d’avoir un maximum d’avance au passage du détroit pour gérer la suite dans le petit temps qui n’est pas notre point fort. Il faudra faire marcher le bateau le plus vite possible sans prendre d’options radicales. »

En résumé, les six monocoques attaquent cette seconde étape dans des conditions à la fois fortes et tactiquement décisives, avant d’entrer en Méditerranée où l’on peut s’attendre à toutes sortes de revirement de situation.

Loïc Le Bras


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