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Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

Trophée Jules Verne

Geronimo établit un nouveau record entre Ouessant et l’Australie

Kingfisher 2 approche péniblement de l’équateur

jeudi 6 février 2003Redaction SSS [Source RP]


Parti le 11 janvier à 3 heures 00 minutes et 09 secondes TU, le trimaran aux couleurs de Cap Gemini et Schneider Electric a établi un nouveau temps de référence entre Ouessant et le cap Leeuwin, ce matin après 26 jours 04 heures 53 minutes et 13 secondes de mer. Geronimo passe ainsi le second cap du parcours, situé à l’extrême Sud Est de l’Australie, avec 3 jours 2 heures et 29 minutes d’avance sur Bruno Peyron et ses hommes.

Nouveau record Record #sailingrecord donc pour le trimaran dans cette tentative de Trophée Jules Verne qui, dans chacune des trois grandes premières parties du parcours, n’a cessé d’accentuer son avance sur Orange.

- Passage de l’Equateur : 6 jours 11 heures 26 minutes, soit 1 jour 10 heures et 34 minutes de mieux que Bruno Peyron.
- Cap de Bonne-Espérance : 16 jours 14 heures 35 minutes, soit 2 jours 4 heures et 5 minutes d’écart avec Orange.
- Cap Leeuwin : 26 jours 04 heures et 53 minutes, c’est-à-dire 3 jours 02 heures et 29 minutes d’avance sur le maxi-catamaran.

Olivier de Kersauson et ses 10 hommes d’équipage continuent cependant d’évoluer dans des conditions extrêmement difficiles. Pourtant remonté très au Nord pour éviter le « gros », Geronimo progresse dans une mer « énorme, dégueulasse et croisée. De plus, des fronts d’origine tropicale sont en train de balayer les zones dans lesquelles nous naviguons. Résultat : un Indien odieux, pas de possibilité de glisse. Même en montant très Nord, à 45°, il reste encore 7 à 8 mètres de creux croisés. Pas de problème pour aller à 10 noeuds, mais prendre de la vitesse Vitesse #speedsailing là-dedans, c’est quasiment impossible ! », expliquait Olivier de Kersauson.

 

Dans cette mer « casse-bateaux », l’équipage veille scrupuleusement à l’état du trimaran. « On est très structuré là-dessus. Toutes les 6 heures, on fait un check-up complet : inspection du mât… Tout est passé en revue. On sait que sur ce parcours, le matériel doit tenir. On doit essayer de déceler très rapidement s’il y a un problème quelque part. A chaque quart, un gars est chargé de faire le check-up du bateau, d’aller regarder à l’avant si l’on ne fait pas d’eau et de regarder si on a un pépin quelque part ou non. Comme le bateau est grand, c’est important que l’on ne s’en aperçoive pas trois jours après. On surveille beaucoup. On le maintient avec quelques coups, mais on est en bon état ».

Le skipper rend de nouveau hommage à son équipage. A bord de Geronimo règne le même enthousiasme que lors du passage du cap de Bonne-Espérance. « Cela tourne de mieux en mieux. C’est génial. Certes, il y a un peu de fatigue à cause du mauvais temps et des manœuvres incessantes. Il y a des moments comme hier soir où j’ai levé le pied. Cela a permis de récupérer, de se refaire partiellement la santé. Le vent souffle entre 35 et 42 noeuds établis, avec les grains à 55-60. Cela demande de l’attention. Il y a de l’exercice en permanence. Je suis vraiment heureux, très fier de cet équipage. On se marre bien. On accroche dedans, ça attaque. C’est vraiment agréable. Cela fait maintenant 4 mois qu’ils sont avec nous à bord. Certains ont navigué depuis le mois de septembre avec nous. D’autres, depuis juillet. On les connaît bien. Ce n’est pas le tout de réunir des hommes, il faut que se crée un esprit d’équipe, une atmosphère, l’envie de faire des choses ensemble, d’attaquer puis d’être bien synchronisés dans la manoeuvre. C’est le cas à bord. Il n’y a pas besoin de parler, ni de dire quoi que ce soit. Tout s’enchaîne. A certains moments, on se régale incroyablement. Parfois, le bateau a une capacité de passage dans la mer vraiment plaisante. Il est aussi léger à la barre qu’un bateau beaucoup plus petit, comme l’était « Jules Verne ». Il est délicieux à emmener au surf Surf #Surf . Ce bateau a du talent ».

Actuellement au Sud de l’Australie, l’équipage songe déjà à se positionner au mieux pour attaquer l’Océan Pacifique dans de meilleures conditions. « Je suis assez ennuyé parce que nous allons être obligés de rester encore trois jours sur ces latitudes si on veut réussir à faire une glisse correcte. Je vais me trouver à frôler le Sud de la Tasmanie. D’un point de vue tourisme, c’est sûrement intéressant, mais maritimement parlant, c’est un drame. Il faudrait avoir basculé depuis longtemps dans le Sud pour faire une route plus courte. Pour le moment, aucune chance de pouvoir descendre sérieusement avant 72 heures ».

Parcours Geronimo Orange Ecart
- Ouessant- Equateur 6J 11H 26Mn 7J 22H 1J 10H 34mn
- Ouessant- Bonne Espérance 16J 14H 35 Mn 18J 18H 40 Mn 2J 4H 5mn
- Equateur- Bonne Espérance 10J 03H 95Mn 10J 20H 40 Mn 17h 31 mn
- Ouessant- Cap Leeuwin 26J 04H 53Mn 29J 07H 22 Mn 3J 02H 29Mn
- Bonne Espérance- Cap Leeuwin 9J 14H 17Mn 10J 12H 42 Mn 22H 25Mn
- Equateur- Cap Leeuwin 19J 17H 27Mn 21J 09H 22 Mn 1J 15H 55Mn

Position de Geronimo : Jour 25
- Position du bateau à 15H00 TU ce jour : 44°34S.- 117°44 E
- Distance parcourue en 12 heures : 210,8 milles
- Vitesse Vitesse #speedsailing moyenne sur les 12 dernières heures : 17,50 nœuds
- Vitesse depuis une heure : 22 noeuds

Information Rivacom pour Geronimo. A suivre sur http://www.grandsrecords.com


KINGFISHER2 n’a jamais été aussi près de l’équateur. Au relevé de positions de 15h00 GMT, 43 milles les séparaient de l’hémisphère sud. Si près du but et pourtant... Depuis ce matin le vent n’a cessé de tomber et l’équipage d’Ellen MacArthur se retrouve maintenant empétolé à 2,6 noeuds de moyenne (entre 14h et 15h).

A bord du catamaran anglais en approche de l’équateur
Photo © Kingfisher Challenges

A cette vitesse il leur faudrait environ 16 heures pour rejoindre la latitude 0, autrement dit, KINGFISHER2 ne pourrait pas faire mieux que le temps d’Orange entre Ouessant et l’équateur l’année dernière. Mais dans cette zone de vents faibles et instables, il est impossible de prévoir quoique ce soit et donc difficile de donner une ETA pour le passage de l’équateur. KINGFISHER2 peut très bien toucher les premiers alizés de sud-est dans 1 heure, comme il peut aussi rester ’scotché’ dans l’hémisphère nord jusqu’à demain matin...

EMAIL DE MEENO SCHRADER, routeur météo de KINGFISHER2, basé à Kiel en Allemagne. Il explique le dilemme météo qui attend l’équipage d’Ellen MacArthur une fois passé l’équateur.

"Les alizés de sud-est de 15 à 17 noeuds vont bientôt gonfler les voiles de KINGFISHER2. Ces vents sont assez stables jusqu’au 20e degré de latitude sud et offrent au catamaran des conditions de navigation rapides et régulières. Bien que ces alizés soient générés par l’anticyclone de Sainte Hélène, ce dernier va rendre la progression difficile à partir du 20e degré sud. Cet anticyclone est divisé en deux énormes bulles, l’une, et c’est la plus forte, est positionnée dans le sud-est de l’Atlantique, la seconde est dans l’ouest à environ 800 milles au sud-est de Rio de Janeiro. Cette deuxième bulle barre littéralement la route à KINGFISHER2 et ne lui laisse aucune chance de couper à travers en faisant cap directement sur le sud de l’Afrique du sud. De plus, un front en provenance du sud-ouest va venir à la rencontre de cette bulle anticyclonique pendant le week end et créer des vents encore plus faibles, ce qui va compliquer la situation pour KINGFISHER2 s’il se trouve dans cette zone autour du 25e degré sud dimanche soir. Toutefois, on peut voir également la formation d’un nouvel anticyclone à l’approche de l’Amérique du sud qui va se renforcer en passant derrière le front et se déplacer vers l’est le long du 35e degré sud. Tout repose alors sur cet anticyclone qui devrait chasser le front et se déplacer dans l’est en créant autour des vents plus forts qui pourraient offrir à KINGFISHER2 une chance de rejoindre plus facilement les Quarantièmes Rugissants sans avoir à descendre trop bas vers l’ouest et à rallonger la route".

RECORD Record #sailingrecord DE L’ÉQUATEUR :
- Pour que KINGFISHER2 batte le record de Geronimo entre Ouessant et l’équateur (6 jours, 11 heures, 26 minutes et 21 secondes) il devra franchir l’équateur avant mercredi à 18h15mn09s GMT, ce qui, compte tenu des prévisions météo, semble peu probable.
- Pour que KINGFISHER2 batte le temps d’Orange entre Ouessant et l’équateur (7 jours, 22 heures), il devra passer la latitude 0 avant vendredi à 4h48 GMT.

LES CHIFFRES : à 15h00 GMT le 06.02.03
- Position : 00 43’ N / 25 28’ W (43 milles de l’équateur)
- VITESSE moy / maxi BATEAU (sur la dernière heure) : 2.6 / 6.7 nds
- VITESSE moy / maxi VENT (sur la dernière heure) : 3.0 / 7.0 nds
- DIRECTION du VENT : 243
- DISTANCE de l’ÉQUATEUR : 43 milles (distance théorique la plus courte)

Information Kingfisher Challenges



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