Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

Solitaire du Figaro

Gildas Morvan gagne à Cherbourg à la Troussel

Victoire du skipper de Cercle Vert avec une belle avance sur le peloton

lundi 4 août 2008Information Solitaire du Figaro

Gildas Morvan vient de remporter la 2e étape de la 39e Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire . Le skipper de Cercle Vert vient en effet de franchir la ligne d’arrivée mouillée devant la grande rade de Cherbourg à 18heures 26minutes et 10 secondes après 3 jours, 3 heures, 41 minutes et 10 secondes de course, à la vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 7,6 nœuds. Du haut de ses 1,97 m, la quarantaine conquérante, Gildas a levé les poings au passage de la ligne d’arrivée, heureux de remporter la 4e étape de sa carrière.

Gildas a fêté ses 40 ans la veille du départ donné vendredi dernier à Vigo. Trois jours plus tard, il s’apprête à souffler 4 bougies, celle du nombre d’étapes remportées depuis sa première participation en 1993. Interrogé à La Rochelle sur son statut de « vétéran » et sur les vertus de l’expérience, celui que tout le monde surnomme affectueusement « le géant vert », répondait alors : « La différence réside peut-être dans la gestion de la course, dans ton départ, ton placement par rapport à la flotte, est-ce que tu vas être agressif ou pas… Il y a des moments clés dans chaque course et ceux là, il faut savoir les repérer. Ensuite, il ne faut pas les louper ».

En tête dès le cap Finisterre

Dans cette deuxième étape, le moment clé pour Gildas, celui qui lui a déverrouillé puis ouvert grande la porte de la victoire, a été sa stratégie le long des côtes espagnoles, lui permettant de sortir en tête au cap Finisterre, sur une portion de parcours déjà pointée comme une des premières difficultés de ces 575 milles de course sous spi. Le 1er août au classement de 4h00 du matin, le finistérien prenait les rênes de la course. Il ne devait plus les lâcher, réussissant toujours à maintenir un écart d’une dizaine de milles avec ses poursuivants.

Derrière, en revanche, les positions, n’ont cessé de valser. Et c’était encore le cas au moment où Gildas franchissait la ligne d’arrivée.

A quelques heures du dénouement au large de Cherbourg-Octeville, les 46 marins encore en course attaquaient au piolet le dernier col de cette deuxième étape, derrière un premier de cordée déjà parvenu au sommet.

Déclaration de Gildas à l’arrivée

Gildas Morvan : Quand tu sais que le gars est 8 heures devant et qu’il a une sacrée avance, il faut lâcher les chevaux pour essayer de revenir ! Il faut gagner une étape même si pour le général on vera à l’Aber Wrac’h. Jérémie Beyou avait gagné sur un passage de front et cela avait fait 6 à 8 heures de retard. J’ai toujours dit que tant que la ligne n’est pas franchie tout peut arriver.
- Moi j’ai attaqué, limite à casser le bateau. Quitte ou double, ça passe ou ça casse et d’ailleurs j’ai talonné. Moi ce que j’ai fait en rasant, en y allant franco, je ne sais pas s’ils vont réussir à le faire derrière moi. Ce n’est pas en jouant petit zizi qu’on va rattraper huit heures. Je me disais que je n’allais pas tout perdre sur une histoire Histoire #histoire de courant. Mais boom ! J’ai tapé. Et je suis reparti au large. Quoi qu’il arrive faut être agressif. Ce n’est pas en restant dans le paquet qu’on reprend du temps. Quand on sent un coup, il faut y aller. Que je me dis "je suis sûr que ça passe", j’y vais ! Je ne regarde pas la flotte. Moi quand je suis passé ce n’était pas bon alors eux, une heure derrière moi, c’est hyper chaud.
- À la pointe de La Hague soit on fait l’extérieur et on oublie… Soit on passe dans les cailloux et c’est compliqué. À cet endroit, on passe à dix noeuds sous spi et à 2 noeuds sur la route. -Tout au long du cap de La Hague c’est compliqué.
- Ce qui est sur c’est que Nicolas était énervé et il sera énervé jusqu’à l’Aber Wrac’h.
- J’ai pris des risques énormes que l’on ne fait jamais en solitaire.
- Les années d’avant je me posais trop de questions.
- Je l’avais fait sur le Tour de France à la voile et d’ailleurs on avait talonné. Je me disais si je ne le fais pas, certains vont le faire et je vais perdre l’étape !
- Le parcours tel qu’il est prévu est dans l’axe des cargos pendant 48 heures. On passe dans les coins les plus chauds d’Europe d’Ouessant à La Hague.
- Ça fait toujours du bien une victoire. Je suis super content.

Propos recueillis par Christophe Guigueno à Cherbourg



A la une