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TROPHEE JULES VERNE

Iceberg sur la route d’Orange !

Peyron : "on lâche les chevaux sur un cap Ouest-Sud Ouest"

mercredi 10 avril 2002

Grandes vitesses, trajectoires rectilignes, cap direct sur la pointe australe du continent américain, et un cri sur le pont d’Orange : " Iceberg droit devant ! " Philippe Péché, l’homme de barre, distingue à 3 milles l’énorme glaçon tapi dans la brume. Sous trinquette et grand voile un ris, le maxi cata marche à fond droit dessus. " On lofe ou on abat ? " interroge " pépèche ". Un coup de barre à gauche, et le bateau se retrouvera bout au vent et surtoilé. La barre à droite, et c’est le risque de traverser à toute allure le sillage encombré de " growlers " de l’iceberg " gros comme un cargo ". Préservation du gréement d’abord ; Péché abat en grand et maintient le bateau sur son amure, deux hommes en surveillance sur les flotteurs. A plus de 30 noeuds, la scène n’a duré que quelques minutes. Le radar, étrange coup du sort, venait de disjoncter. Petite photo pour la postérité, Orange poursuit sa cavalcade. Les sueurs froides viendront plus tard...

A fond sur une route proche de l’orthodromie, Orange maintient aujourd’hui encore un rythme élevé. Les conditions s’y prêtent, avec une houle désormais bien aplanie propice à la vitesse Vitesse #speedsailing . Et de la vitesse Vitesse #speedsailing , Peyron en redemande ; la dépression tropicale qui mobilise tous les esprits du bord continue de paresser par 41 degrés de latitude sud. Sa descente au sud pourrait générer des vents orientés dans le nez d’Orange, des vents forts, susceptibles de bloquer net la si belle progression plein ouest du Géant Marseillais.

" On donne toute la puissance pour passer en dessous " explique, laconique Bruno Peyron. " La houle est bien orientée pour 1 mètre à 1,5 mètre de creux... alors on lâche les chevaux sur un cap Ouest-Sud Ouest... On ne commencera à remonter que vendredi. " La dépression ne sera plus alors qu’un vieux souvenir. C’est l’état de la mer qui décidera des performances du bateau. Pour l’heure, la parole est aux barreurs. Dans 30 noeuds de vent par le travers bâbord du bateau, les milles défilent à grande vitesse. Le ciel est gris, le soleil peine à traverser la brume, " qui me rappelle les approches de Terre-Neuve sur le courant du Labrador " décrit Peyron. Les étraves fument et dans le sillage du géant, un rayon de soleil perce soudain et vient se poser sur l’iceberg, " qui, de gris perle et blanc passe soudain à un bleu translucide, vision incroyable au milieu de nulle part... "

Bruno Peyron : " Quelques minutes avant que Philippe (Péché) ne signale l’iceberg, l’électronique du bord a disjoncté. Le temps que Gilles (Chiorri) intervienne et rétablisse le radar, nous étions devant l’iceberg... sans température ni radar, à 30 noeuds ! Heureusement que cela ne s’est pas passé de nuit... "

Denis van den Brink / Mer & Média / Orange

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