Regata Rubicon
Tarifa à moins de 47 milles des étraves des six monocoques
vendredi 24 mai 2002 –
Enfin ! Enfin les six monocoques 60 pieds ont pu faire route directe sur le Détroit de Gibraltar, porte d’entrée de la Méditerranée et porte de sortie de cette « maudite » allure de près. La flotte aura mis en tout et pour tout trois jours pour rallier le Détroit de Gibraltar de Lanzarote, les trois premiers au classement général de 5 heures estimant être à l’entrée de la Grande Bleue entre 9 et 10 heures ce matin. La fameuse dorsale tant attendue n’aura donc pas eu lieu et même si Roland Jourdain (Sill Plein Fruit) l’évoque du bout des lèvres à la vacation de 5 heures, il préfère parler du plaisir de cette nuit passée sur ce long bord rapprochant. « On a enfin eu le plaisir de faire la route directe souffle Bilou. On a mis un peu de mou dans les écoutes et cela fait plaisir ! ». Un plaisir de courte durée toutefois car le skipper toujours en tête de cette deuxième étape enchaîne : « Par contre, cela va aller carrément en mollissant et il y a une espèce de barrière devant. Ce qui est sûr : c’est qu’il va y avoir un bon regroupement au Détroit de Gibraltar ! ». Fataliste et visionnaire, Bilou conclue : « Cela va être un vrai passage à niveau. L’équipage est préparé à cela et il faut que l’on garde même un petit mille d’avance dans l’entrée de la mer d’Alboran (petite mer située juste après le Détroit de Gibraltar) ! ». « Oui, c’est bon pour le moral lâche de son côté Nick Moloney (Kingfisher). Et c’est vrai que l’on peut s’attendre à un regroupement dans le Détroit. Mais j’avoue que pour la suite, je n’ai pas trop cherché à regarder ce qu’il va se passer ! ». Car, une chose est claire : tous y vont « step by step ». « Chaque chose en son temps, glisse de son côté l’italien Simone Bianchetti (Tiscali). Il faut s’attendre à des vents instables, faibles et de la pétole dans les jours qui viennent. Nous sommes juste en train de regarder ce que l’on va essayer de faire après ». « Est-ce que l’on va avoir un peu de thermique dans la journée ? Qu’est-ce que l’on va trouver derrière ce bout de dorsale qui est devant nous ? » questionne à haute voix Bilou. En clair et décodé, cela cogite dur à bord des bateaux même si beaucoup pensent au côté loterie de la situation.
Et si le Détroit de Gibraltar sera embouqué en milieu de matinée, personne ne s’aventure Aventure au-delà de la mer d’Alboran qui semble être le prochain écueil à éviter. Tous les regards seront à coup sûr porter sur Sill Plein Fruit qui, tel un défricheur, pourra montrer ou non la voie à suivre. Donc attention : dans les conditions complexes de Méditerranée et avec ce Détroit de Gibraltar/Mer d’Alboran aux allures de passage à niveau, un bateau peut vraiment en cacher un autre…
Pierrick Garenne
CLASSEMENT 24/05/02 03:00:00 GMT
Rg Nom Lat Long Vit Inst Cap Inst Dist Arr Ecart
1 Sill Plein Fruit 35 38.12’ N 6 28.28’ W 6.5 090 911.7 0
2 Kingfisher 35 16.84’ N 7 00.92’ W 9.2 059 945.2 33,5
3 Tiscali 35 11.80’ N 7 03.76’ W 9.1 057 949.9 38,2
4 Bobst Group... 35 08.60’ N 7 18.96’ W 8.2 054 962.0 50,3
5 Virbac 34 53.08’ N 7 34.68’ W 9.8 071 981.3 69,6
6 Temenos 35 02.32’ N 8 13.08’ W 10.3 059 1004.3 92,6
ABD Adecco - Etoile Horizon
ABD L’Heautontimoroumenos
Dans la même rubrique
Regata Rubicon : Bernard Stamm : « Réglage. Barre. Bouffe. Dodo. »
REGATA RUBICON : Une bulle redistribue les cartes sur la route de Gènes
Regata Rubicon : Jourdain s’ouvre la voie royale le long du Maroc
REGATA RUBICON : Tiscali Global Challenge pointe toujours en tête